L’Algérie, à l’instar des autres pays du monde entier, est confrontée ces dernières années à d’importants défis, démultipliés par les effets du changement climatique, la dégradation excessive des ressources naturelles, la désertification, la sécheresse, les inondations, les incendies de forêt et autres catastrophes naturelles et environnementales.
Dans un contexte planétaire de ressources limitées, le modèle économique linéaire dans lequel nous évoluons et non durable. Celui-ci, consiste à extraire des ressources et à produire des biens qui sont consommés et ensuite jetés, engendre une pression de plus en plus sur notre environnement et nos ressources.
L’économie circulaire est considérée de nos jours comme une alternative au modèle économique de production et de consommation linéaire et prédominant basé sur «extraction-production-déchet» et qui repose sur l’utilisation de grandes quantités de matériaux et d’intrants relativement bon marché et produit surtout beaucoup de déchets. En quoi et comment la création d’entreprises par les jeunes peuvent-elles profiter de l’économie circulaire ?
L’adoption d’un modèle économique circulaire pérennise l’entreprise, améliore sa capacité à prévoir son avenir et lui permet ainsi de se positionner pour une meilleure croissance.
Un modèle d’entreprise circulaire permet aussi de réduire les risques et les coûts, d’augmenter les recettes et les bénéfices à travers les avantages suivants :
- Le développement de nouveaux marchés et de nouveaux segments de clientèles, la fidélisation et la croissance des marchés
- La satisfaction des besoins et attentes des clients en constante évolution
- Des économies des coûts réalisés pour les entreprises, les fournisseurs et leurs clients
- L’amélioration de la sécurité des approvisionnements et le maintien de l’accès aux ressources
- L’amélioration de la stabilité des prix
- Le développement de la marque de l’entreprise
A l’instar des autres pays émergents, l’Algérie devra procéder à la cartographie des initiatives existantes en économie circulaire dans chaque wilaya afin de révéler les initiatives et acteurs qui contribuent à l’émergence de ce nouveau modèle de production et de consommation sur le terrain. Les données récoltées permettront de réaliser sans aucun doute un premier portrait de la variété des acteurs et initiatives existantes dans chaque wilaya de notre pays. Les objectifs de cette démarche est de cartographier les acteurs et les initiatives contribuant à l’économie circulaire en cours sur l’ensemble des wilayas et de ce fait répertorier les initiatives qui pourraient évoluer dans une perspective d’économie circulaire, faire ressortir les initiatives d’idées de projets les plus prometteuses pour permettre à nos jeunes de créer leurs entreprises dans le cadre des différents dispositifs initiés par les pouvoirs publics.
Dans ce contexte et pour permettre à nos jeunes d’avoir une bonne visibilité sur les idées de projets, il faut se poser la question suivante : Quelles sont les filières économiques fortes ou prometteuses au niveau local (ou régional) ? À noter que toutes les filières peuvent être concernées, mais pas forcément avec la même intensité selon les piliers de l’économie circulaire. On peut distinguer par exemple :
Les filières qui s’appuient sur l’exploitation d’une ressource naturelle locale, en voie de raréfaction ou menacée de pollution (par ex. filières agricoles, agroalimentaire, bois, énergie, matériaux de construction, etc.). Ces acteurs seront particulièrement intéressés pour limiter les impacts et travailler sur l’approvisionnement durable. Toutes les parties prenantes doivent travailler à penser, définir et construire notre économie de demain : une économie circulaire, responsable et surtout respectueuse des ressources, car l’économie circulaire est considérée comme une économie créatrice de valeur sociale, économique et environnementale. La reconnaissance de ce secteur passera inévitablement par le soutien des autorités locales à travers la promotion d’initiatives en faveur du développement de l’économie circulaire dans l’ensemble des wilayas de notre pays.
Pour ce faire, il y a lieu d’initier des programmes de formation au niveau des universités et centres de formation professionnelle à l’échelle nationale pour intégrer cette nouvelle spécialité au profit de nos jeunes et les encourager à créer leurs propres entreprises dans l’économie circulaire sans oublier de promouvoir les programmes d’accompagnement à travers les différents incubateurs créés au sein des universités et réfléchir sur les mécanismes et les dispositifs de financement autour de l’économie circulaire en Algérie.
Par Mourad Bergheul , Expert consultant