D’un montant de 27 milliards de dollars : TotalEnergies sur le point de perdre son méga contrat en Irak ?

06/02/2023 mis à jour: 18:01
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En septembre 2021, TotalEnergies annonçait, à la grande joie de ses actionnaires déjà très gâtés, avoir signé un «contrat du siècle» avec l’Irak, d’une mise initiale de 10 milliards de dollars mais au montant total estimé à 27 milliards de dollars (25 milliards d’euros) sur vingt-cinq ans. Il semble pourtant qu’il y ait de l’eau dans le gaz, pour ainsi dire, et que le jackpot soit en train de tourner à l’aigre, ou du moins que les négociations se fassent dans une grande tension entre la multinationale et le gouvernement irakien.

Ainsi que le rapporte le média Iraq Oil Report, dont il semble inutile de donner la spécialité, TotalEnergies aurait même entamé le retrait de ses salariés du pays après une réunion des plus houleuses entre son PDG, Patrick Pouyanné, et le Premier ministre du pays, Mohammed Chia al-Soudani.

Accompagné de son ministre du Pétrole Hayan Abdul Ghani, le Premier ministre irakien aurait ainsi remis sur la table des éléments supposés déjà négociés et qui, avant la signature du contrat, avaient constitué d’importants points de tension. Ils sont notamment revenus sur la part du lion qui devait revenir à l’Irak, réclamant d’être engagés à 40% dans le projet, alors qu’une participation de 25% à 30% avait été décidée lors de l’accord signé en septembre 2021. «Le ministre a insisté sur la part de 40% pour l’Irak. Le patron a dû se retirer de la réunion», explique à Iraq Oil Report un officiel mis au courant de la situation.  Il ajoute que les débats ont dû être particulièrement tendus : ladite réunion aurait duré dix minutes avant que Patrick Pouyanné ne décide de claquer la porte.

D’autres sources expliquent au média que les salariés de TotalEnergies déjà dans le pays pour commencer à réfléchir aux vastes infrastructures sur lesquelles porte le méga contrat ont commencé à quitter le pays dès le mercredi 1er. «Le personnel de Total est venu à BOC (Basra Oil Company, une compagnie appartenant à l’Etat irakien, ndlr) pour nous dire au revoir. Ils étaient triste, le contrat est très important pour l’Irak», raconte un salarié de l’entreprise locale. Jeudi 2 février au soir, Badgad admettait auprès de l’Agence France-Presse (AFP) qu’il existait des tensions, mais que le pays espérait toujours être en mesure de sauver le deal du naufrage. «Nous nous sommes donnés du temps pour poursuivre le dialogue et arriver à une solution satisfaisante [...] au sujet de certains points de contentieux, dont le pourcentage de participation au projet», relate ainsi le porte-parole du ministère irakien du Pétrole, Assem Jihad, comme le rapporte Connaissance des énergies. Les nouvelles négociations pourraient prendre plusieurs mois, selon Assem Jihad, qui précise que le pays reste favorable au maintient de sa relation avec TotalEnergies.

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