Une vingtaine de projets relevant du secteur de la jeunesse et des sports seront relancés dans la wilaya de Jijel, après avoir fait l’objet d’une mesure de «dégel» au niveau ministériel. Cette décision mérite d’être soulignée dès lors qu’elle confirme la démarche de déblocage des anciens programmes de développement qui avaient été mis en stand-by et aussi en raison du caractère vital du secteur concerné.
Ce dossier chevauche, en fait, plusieurs départements et se fixe les mêmes objectifs que ceux de l’Education et de la Santé publique. Il s’agit là d’un remède doublé d’une prévention contre de nombreux phénomènes et fléaux sociaux dont les échos médiatiques ne cessent de marquer la chronique nationale. C’est aussi l’occasion de mesurer l’anachronisme et les dommages causés par ce procédé qui consistait à retirer des projets sous le prétexte des difficultés financières mais dont la motivation première pouvait être simplement la bureaucratie ou le désengagement de la gestion des affaires publiques.
Le manque de financement ne peut valablement être invoqué devant l’exigence d’aménagement d’une aire de jeux ou de construction d’une structure sportive au profit des jeunes, tout en remarquant que ces opérations ne requièrent pas de lourds investissements alors que l’impact est considérable sur la vie en communauté, sur le destin des individus et de la société.
Apparue il y a plus d’une dizaine d’années, la formule «gel-dégel», attribuée à des programmes de développement, doit du reste s’estomper rapidement et rejoindre d’autres séquences encore plus fatidiques survenues il y a plusieurs décennies, comme la dissolution à grande échelle des entreprises publiques ou la stigmatisation de leurs cadres dirigeants. Le processus d’inscription, réalisation et mise en service des projets reprendra son cours normal dans une dynamique d’édification qui ne peut être freinée ou remise en cause par des ruptures de financement ou des lenteurs administratives.
L’inauguration de nouvelles cités d’habitation est toujours rehaussée par l’ouverture des espaces dédiés aux jeunes. Cela va en droite ligne des déclarations du ministre de l’Habitat assurant que la livraison des logements ne se fera pas sans la mise à disposition des équipements publics indispensables. Les structures prioritairement citées sont les écoles et les unités de soins, ainsi que les services postaux, de transport et enfin commerciaux. Les attentes de la frange juvénile doivent également être prises en charge en prévoyant les installations nécessaires pour abriter des activités sportives et de loisirs. Le poste de police, réclamé par ailleurs, vient en vérité pour faire face aux conséquences de la défaillance dans l’éducation et l’encadrement des jeunes. La disponibilité financière et le renforcement de l’administration pilotant les différents programmes ne sont pas les facteurs exclusifs de la bonne marche des projets.
L’outil de réalisation constitue le chaînon déterminant dans le dispositif de relance dans tous les secteurs d’activité. Les entreprises sont souvent mises en cause lorsqu’un retard est constaté sur un chantier et reçoivent invariablement les mêmes mises en demeure pour mobiliser de plus grands moyens humains et matériels afin d’éviter le dépassement des délais contractuels.
Leur voix n’atteint pas toujours les instances de décision, comme l’ont signalé récemment des opérateurs dans le secteur du logement. En plus du signal émanant de l’administration centrale à travers le déblocage des projets, un retour d’écoute à partir de la base et de la phase de réalisation est indispensable pour rendre probants les efforts en faveur du développement déployés à tous les niveaux de responsabilité et de l’entrepreneuriat.