Contacté pour en savoir plus sur la situation épidémiologique dans le sud du pays, notamment sur les cas de paludisme et de diphtérie, le docteur Ilyes Akhamouk, chef du service infectieux de l’hôpital de Tamanrasset, explique que «la diphtérie reste une maladie très contagieuse liée à la couverture vaccinale, alors que le paludisme est moins contagieux et reste lié à l’environnement dans lequel vit la population».
«Il faut savoir que les deux maladies, diphtérie et paludisme, sont différentes. Le paludisme n’est pas contagieux et est lié à l’environnement, surtout aux eaux stagnantes. Il faut donc recourir à des moyens techniques, comme la télédétection météorologique, et en parallèle utiliser la surveillance entomologique avec un traitement rapide de tous les patients», explique le Dr Akhamouk.
Ce dernier affirme qu’il est difficile de se faire une idée précise sur la situation épidémiologique à Tamanrasset, précisant que «pour ce qui est du paludisme, nous enregistrons une vingtaine de cas quotidiennement, alors qu’ils ne sont que quelques cas de diphtérie».
Cependant, ajoute-t-il, «il ne faut pas se fier à ces chiffres». «Bon nombre de cas de paludisme ne sont pas recensés et autant d’autres liés à la diphtérie ne sont pas confirmés ou restent toujours dans la nature. Vous savez que les populations nomades ou fuyant les conflits armés dans les pays sahélo-sahariens ne sont pas vaccinées et constituent donc un danger pour la sécurité sanitaire de l’Algérie (…) en raison de la gravité de cette pathologie», précise-t-il.
Pour notre interlocuteur, «Il faut absolument des opérations de vaccination de masse parmi la population frontalière, les nomades et les émigrants, afin de préserver les vies humaines et de contenir, avant tout, les menaces sanitaires auxquelles notre pays est exposé. Il faut aussi, et c’est très important, être à jour en ce qui concerne la couverture vaccinale nationale».