Doyenne des sages-femmes : Hommage posthume à Zakia Zerdani

18/07/2023 mis à jour: 01:59
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Décédée il y a un peu plus d’un mois à l’âge de 82 ans, Zakia Zerdani Mousli, l’une des doyennes des sages-femmes en Algérie, continue de recevoir des hommages à titre posthume de la part de personnes reconnaissant la sagesse, la bonté et l’humanité qu’elle incarnait. 
 

«Elle était humaine et dégageait beaucoup de bonté», se souvient une mère de famille qui a accouché au cabinet de cette sage-femme à la cité des 1000 logements à Blida. «On nous a appris à sacraliser l’humanité, l’humanité et l’humanité. L’argent viendra en dernier lieu», a- t-elle insisté une semaine avant sa mort sur Radio Blida à l’occasion de la Fête des mères.
 

Appelée la grand-mère et la mère des Blidéens tellement qu’elle en a fait accoucher des milliers de parturientes tout au long de sa longue carrière, Zakia reste cette femme estimée par la population de Blida pour ses bons et loyaux services pendant près de 60 ans. Après des études dans le domaine à l’hôpital Parnet d’Alger au lendemain de l’indépendance, elle a débuté sa carrière vers la fin des années 1960 au niveau du service PMI relevant d’un dispensaire situé dans un quartier populaire à Blida, un établissement doté de moyens modernes à l’époque grâce à un don suédois. 

Elle s’adonnait alors à fond dans son noble métier pour la prise en charge des parturientes et de leurs bébés : consultation, vaccination... bref, tout ce qui touche à la femme et à l’enfant. «C’est inné en moi. Lorsque j’accompli un travail, je le fais avec du cœur», confiait-elle  à la radio. 
 

Après une quinzaine d’années passées au secteur public, la sage-femme Zakia décide de travailler à son propre compte, en ouvrant, en 1982, son cabinet à la toute nouvelle cité des 1000 Logements, à Ouled Yaich, dans la proche banlieue de Blida. Jouissant d’une grande notoriété, sa petite clinique ne désemplissait pas. Un nombre important de familles blidéennes ou d’ailleurs n’avaient que cette adresse pour les accouchements. Une bonne carte de visite à recommander par les femmes à l’époque. D’ailleurs, et même durant les années 1990, elle avait continué à travailler en dépit de l’insécurité qui y régnait et les menaces...

N’ayant pas d’heure fixe pour le travail et répondant à l’appel, elle était présente lorsque la demande y est, même à 04h00 du matin en pleine période de terrorisme. 

Sa philosophie était bien claire : sauver la mère et son enfant. Fière de son défunt époux qu’il l’a beaucoup aidée dans sa difficile tâche tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du foyer, où il fallait réussir à concilier entre les deux, elle reconnaît à l’antenne que sa moitié était un bon parti qui méritait tous les hommages.
 

Aujourd’hui, mère Zakia n’est plus parmi nous suite à une maladie qui l’avait emportée après une année de souffrance. Mais ses bonnes actions et son humanisme font toujours parler d’elle. 
 

Des anciens stagiaires reconnaissent en elle la femme qui ne lésine surtout pas à transmettre son savoir pour le bien de l’humanité. Refusant le qualificatif de moudjahida, même si elle a apporté sa contribution dans la lutte armée de la Révolution de Novembre 1954, son conseil, qui n’arrêtait pas de revenir tel un leitmotiv : prendre soin de l’enfant. «Je ne cesse d’insister sur le rôle primordial joué par la mère dans l’éducation de ses enfants. Si vous êtes mère ou future mère, prenez soin de vos enfants. Donnez leur l’affection, prenez les en charge convenablement... car rien ne remplacera la mère.»
 

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