La Chine a indiqué hier avoir trouvé une «solution» avec l’Inde sur un différend frontalier, après l’annonce la veille par New Delhi d’un accord avec Pékin sur des patrouilles dans des zones disputées, selon l’AFP.
Les deux géants asiatiques, pays les plus peuplés du monde, partagent une frontière d’environ 3500 kilomètres. Essentiellement montagneuse, elle demeure une constante source de tensions, avec des accrochages sporadiques.
Un affrontement au corps-à-corps à la frontière de la région chinoise du Tibet et de celle, indienne, du Ladakh avait fait, en juin 2020, au moins 20 morts côté indien et quatre parmi les Chinois. Cet épisode a très fortement tendu les relations bilatérales.
Mais l’Inde a déclaré lundi avoir conclu un accord avec la Chine sur des patrouilles dans des zones frontalières disputées. «La Chine et l’Inde ont maintenu ces derniers temps, par les voies diplomatiques et militaires, une communication étroite sur les questions liées à la frontière sino-indienne», a indiqué hier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, interrogé sur l’annonce indienne. «Les deux parties sont parvenues à une solution aux questions concernées.
La Chine fait part de son approbation. La prochaine étape consistera à mettre en œuvre avec l’Inde la solution mentionnée», a-t-il souligné lors d’un point presse régulier. Un accord a été trouvé sur les modalités des patrouilles le long de la ligne de démarcation dans les zones frontalières entre l’Inde et la Chine, a déclaré lundi à la presse un haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères. Cette annonce intervient au moment où le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le dirigeant chinois, Xi Jinping, doivent assister à Kazan, en Russie, au sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Une base pour la paix et la tranquilité
Le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a affirmé que le désengagement avec la Chine est «achevé» et que les détails seraient communiqués «en temps voulu». Le fait d’être parvenus à un accord «crée une base pour la paix et la tranquillité le long de la frontière, telles qu’elles existaient avant 2020», a ajouté le ministre lors d’une conférence organisée par la chaîne indienne NDTV.
En 2020, après l’affrontement de ses soldats avec ceux de la Chine, l’Inde avait cherché à limiter les investissements chinois, sur fond de tensions politiques.
De son côté, la Chine est irritée par l’appartenance de l’Inde au Quad, une alliance stratégique informelle regroupant aussi les Etats-Unis, l’Australie et le Japon pour contrer l’influence militaire et économique de Pékin. La Chine revendique la totalité de l’Arunachal Pradesh, un Etat du nord-est de l’Inde, qu’elle considère comme faisant partie du Tibet. Un conflit frontalier a opposé les deux pays en 1962 et s’est conclu par une victoire militaire chinoise et le passage du plateau de l’Aksai Chin sous le contrôle de Pékin. La Chine et l’Inde se sont régulièrement mutuellement accusées d’essayer de s’emparer de territoires le long de la ligne de démarcation.