C’est une vieille cité d’Alger sur le chemin des crêtes dans le quartier d’El Madania, ex-Salembier, lancée en 1953 par l’ancien maire Chevallier, qui a donné son nom à un autre quartier, et construite par le célèbre architecte Pouillon, dont ce fut la première œuvre en Algérie.
Tout ça pour dire que cette première cité, dont la construction fut filmée sur ordre du ministre de la Reconstruction français, fait partie d’un ensemble où l’on retrouve aujourd’hui Riadh El Feth et le monument aux martyrs, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et surtout la maison de Lyes Derriche, où a eu lieu à la fameuse réunion des «22» le 24 juin 1954.
Tout ça pour dire que «Maisons du bonheur», traduction de Diar Saâda, ne signifie pas que le bonheur y habite tout comme il n’y a pas de ministère du bonheur en Algérie, la fonction qu’occupe l’entraîneur Belmadi n’étant évidemment qu’honorifique, alors que le ministère du bonheur existe réellement aux Emirats arabes unis depuis 2016 et que le «bonheur national brut» a été intégré à la Constitution du Bhoutan.
Tout ça pour dire qu’on peut se demander pourquoi le ministère de la Santé s’appelle aussi celui de la Population, car cela reviendrait à dire que la population algérienne a un ministère et que, logiquement, elle devrait se plaindre de tous ses problèmes à son ministre.
Tout ça pour dire que l’Algérie a gagné la Coupe d’Afrique 2019 au lendemain du hirak de 2019, qui a constitué un moteur, et que ce moteur n’existe plus et ne peut être constitué par le joyeux duo Tebboune-Chengriha.
Tout ça pour dire qu’au lendemain de la triste fin de la succession de matchs sans défaite pour l’équipe, à Diar Saâda, comme partout ailleurs, on est retourné à son triste quotidien, stocker de l’eau, trouver du lait et de l’huile, un emploi ou une raison de vivre. Dans ce remaniement qui se fait attendre, n’est-il pas temps d’instituer un ministère du malheur pour prendre en charge les doléances de tous ces malheureux citoyens ?