Bien qu’il présente de nombreux avantages, le jeûne n’est pas recommandé à tout le monde. En effet, certains malades, à l’exemple des diabétiques dont le diabète n’est pas équilibré, en sont exemptés. Et lorsque ces derniers insistent pour jeûner, sans avis médical favorable, ils s’exposent à diverses complications.
A cet effet, les spécialistes mettent en garde : «Les risques encourus par les patients diabétiques sont nombreux. Il y a notamment l’hypoglycémie, l’hyperglycémie, l’acidocétose diabétique, la déshydratation et la thrombose.» C’est pourquoi, il est primordial que les personnes atteintes de diabète consultent leur médecin traitant afin de non seulement déterminer s’il est possible de jeûner en toute sécurité, mais aussi pour élaborer un plan de gestion du diabète.
Par ailleurs, et au-delà du jeûne, le Ramadhan entraîne une perturbation des habitudes quotidiennes, que ce soit en termes de repas et aussi de cycle de sommeil.
Ainsi, l’équilibre du diabète, obtenu parfois avec difficulté chez certains patients, risque d’être perturbé durant cette période. Et cela les expose à davantage de complications. C’est pourquoi, les spécialistes recommandent de veiller à garder un horaire stable pour les repas. Ils insistent aussi sur l’importance d’éviter le grignotage mais favoriser des repas sains et équilibrés.
A titre d’exemple, ils recommandent de débuter son repas par des aliments contenant des glucides à absorption rapide (fruits, dattes), puis consommer des aliments contenant des glucides à absorption lente. L’hydratation est aussi essentielle pendant le Ramadhan. Il est donc recommandé de boire suffisamment d’eau pour rester hydraté toute la journée.
Concernant le s’hour, les spécialistes conseillent de privilégier des aliments contenant des glucides à absorption lente (harira, semoule, haricots, pain, riz, dhal...). Avec ça, il faut à tout prix éviter les activités physiques d’intensité élevée et ne pas oublier de mesurer sa glycémie fréquemment. Sofia Ouahib
Les complications majeures chez les diabétiques
Hypoglycémies : La cause de survenue d’hypoglycémies est principalement la diminution d’ingestion des aliments.
Hyperglycémies : Chez les diabétiques, le risque de complications micro et macro-vasculaires augmente avec l’existence d’une hyperglycémie.
L’acidocétose diabétique : Complication aiguë et grave dues à un déséquilibre glycémique majeur survenant principalement chez le diabétique de type 1, mais parfois présent dans le type 2, lorsqu’il y a absence de production d’insuline.
Risques de l’Acidocétose diabétique : Celle-ci survient si le diabète est mal contrôlé avant le Ramadhan ou si le patient diminue ses dosages d’insuline en prévention des hypoglycémies (absence d’ingestion alimentaire pendant le jeûne).
Déshydratation et thrombose : La déshydratation est un phénomène dû à non seulement une diminution des liquides ingérés durant le jeûne prolongé, mais aussi une transpiration excessive, due à la chaleur et à l’activité physique intense.
Conséquences de l’association déshydratation et hyperglycémie : Elles sont plusieurs. Il y a l’hypotension, l’hypovolémie (syncopes, chutes et fractures), l’hypercoagulabilité sanguine qui peut entraîner un risque de thrombose, ou encore un coma hyperosmolaire, qui est une complication aiguë gravissime et mortelle si elle n’est pas de prise en charge.
Les conseils du Dr Abdelatif Namouni : Diabétologue- endocrinologue
- Il était important que le diabétique consulte son médecin un ou trois mois avant le Ramadhan pour être examiné.
- Vérification de l’équilibre glycémique et ajustement de la médication si le patient est capable de jeûner.
- La nuit du jeûne, vous devez boire beaucoup d’eau pour éviter la déshydratation
- Il est important de toujours manger lors du s’hour, soit environ une heure avant le début du jeûne, et ce, pour éviter une baisse du taux de sucre dans le sang.
- Il est préférable de consommer des sucres lents, comme du pain complet ou des pâtes complètes, mais en quantité limitée, et généralement accompagnés de légumes, et d’éviter les sucres rapides comme les sodas, les pâtisseries et autres fast-foods.
- Le soir, il faut manger une datte ou au maximum trois dattes afin de ramener le taux de sucre à son niveau normal et ne pas prendre des quantités excessives de sucres rapides pour éviter une très forte montée du taux de sucre.
- Manger beaucoup de légumes, et les fruits avec modération.
- Boire de l’eau et éviter les boissons gazeuses maintiendront votre taux de sucre dans le sang à des niveaux normaux.
- Lors du jeûne, la glycémie doit être mesurée le matin au réveil, à midi, surtout entre l’après-midi et avant le coucher du soleil, et deux heures après le repas.
- Vous devez rompre le jeûne, boire beaucoup d’eau et consulter un médecin, si la glycémie est supérieure à 3 g/l ou si le taux de sucre est inférieur à 0,7 g/l, même s’il ne reste qu’une demi-heure avant le repas.