Un fort niveau d’investissement en faveur du développement dans les villages est constaté dans les assemblées communales, qui remettent ainsi dans leurs priorités l’amélioration des conditions de vie dans les localités les plus retirées.
Les doléances des habitants sont longtemps restées sans écho alors qu’elles soulevaient des questions cruciales, liées aux voies de communication, les routes en premier lieu, et à l’aménagement de structures de base au profit des jeunes ou des unités de soins pouvant réduire les épreuves dans l’accès à la santé publique. Cette reprise de conscience au sein des instances élues est saluée par la population qui ne ménage aucun effort pour prêter main-forte aux entreprises affectées aux différents chantiers.
Le retard dans le développement local est si prononcé que les exécutifs communaux sont contraints, devant les inquiétudes exprimées, de souligner que de nouvelles opérations sont en instance d’être engagées pour prendre en charge les nombreuses requêtes enregistrées.
La construction de nouvelles cités dans les villes, constituant elles-mêmes des «villes nouvelles», a compliqué la situation dans les villages sur lesquels planera le spectre de la «désertification», avec la réduction de l’activité et la raréfaction des équipements collectifs. Le «tout logement neuf» dans les agglomérations a eu son effet sclérosant dans les espaces villageois où les habitants allaient traverser une longue période de dénuement doublé parfois d’enclavement.
Le long passage à vide aura finalement pour conséquence d’impulser une dynamique d’organisation dans les communautés villageoises où des collectifs et des comités dûment constitués ont décidé de prendre à bras-le-corps un plan de remise à niveau couvrant tous les secteurs, de l’adduction d’eau potable à la réfection et l’aménagement des routes, en passant par la réalisation d’aires de jeux et des dispensaires auxquels finiront par contribuer les autorités concernées en affectant les équipements et le personnel soignant. Les démarches administratives pour obtenir l’inscription des projets de raccordement au réseau du téléphone, puis de l’internet et de la fibre optique, ont été effectuées par des comités de citoyens qui ont pu soustraire leurs villages à la torpeur et au marasme. Depuis l’introduction du mode de gestion participative, les assemblées locales ont notablement réorienté leurs actions en direction des zones éloignées des chefs-lieux, en sériant les priorités et les projets les plus attendus par les populations locales. Les villages reprennent des couleurs, soignent leur environnement et offrent de nouvelles conditions d’accueil à l’intention des citadins désireux de fuir le climat chargé et exacerbé des grandes villes.
Une ambition économique est également en train de naître à travers des villages qui s’inscrivent dans une dynamique de développement et de bonne gestion impulsée par des assemblées de wilaya par le biais de concours récompensant les meilleures initiatives locales.
Alors que des «zones touristiques» délimitées depuis des décennies attendent encore les premières esquisses d’aménagement, des villageois ont réussi en quelques mois à transformer leur espace de vie en véritables attractions touristiques, pouvant constituer une destination pour des visiteurs nationaux et étrangers.
Lorsque l’efficience citoyenne tend à la création de richesses et d’emplois, l’intérêt des pouvoirs publics doit se signaler sans délai à travers des programmes d’accompagnement et de soutien pour rendre possible l’essor d’une activité touristique dans les standards en usage dans le secteur et dans le monde.
La leçon villageoise est sans doute de réaliser que le développement global prend toujours naissance de l’amélioration des conditions de vie des citoyens.