Développement des cultures stratégiques : L’Etat met les moyens

02/06/2024 mis à jour: 03:04
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Photo : D. R.

En donnant l’occasion à Naâma et à d’autres régions du Sud et des Hauts-Plateaux de contribuer à l’essor des filières stratégiques via la prise en charge des principales préoccupations, le gouvernement, comme l’a précisé le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, cherche à «corriger les disparités régionales» en matière de développement.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Chorfa, a affirmé, hier, à l’ouverture du Forum national sous le thème «Les Perspectives prometteuses de l’investissement dans les cultures stratégiques et valorisation des races ovines locales», que son département s’attelle à fournir le foncier agricole aux projets d’investissement intégrés.

Un engagement qui vient confirmer l’orientation de la stratégie agricole vers le développement des filières stratégiques dans le Grand Sud et les Hauts-Plateaux. D’où d’ailleurs le choix de Naâma pour l’organisation de cette grande rencontre à laquelle ont pris part cinq ministres (Agriculture, Industrie, Intérieur, Ressources en eau et Environnement), et ce, outre la présence des walis de Tlemcen, Saïda, Sidi Bel Abbès, El Bayadh, Béchar, Beni Abbès, Timimoun et Adrar, ainsi que des membres des deux Chambres du Parlement, des directeurs généraux de plusieurs entreprises et institutions publiques, et des représentants des organisations patronales, des agriculteurs, des professionnels et de nombreux opérateurs économiques (publics et privés).

La wilaya, connue pour son grand potentiel dans le secteur et pour la richesse de son cheptel ovin (1 200 000 têtes) particulièrement la race «Deghma», peut devenir, à la lumière des engagements affichés hier par les représentants du gouvernement, un pôle agricole et agro-industriel important. A cet effet, rappelons que la wilaya a mobilisé, dans une première phase, 80 000 hectares, dont 14 hectares réservés aux cultures stratégiques.

L’objectif, selon le wali de Naâma, Lounes Bouzegza, est d’atteindre une production de 2 à 3 millions de quintaux par an. Aussi, selon la même source, 14 000 hectares ont été alloués aux cultures oléagineuses et à la betterave sucrière. Il s’agit de permettre à Naâma de devenir «un véritable pôle d’investissement». Dans ce sens, la rencontre d’hier vise à mettre en relief les atouts et le potentiel agricoles et économiques de la wilaya de Naâma, ainsi que les perspectives prometteuses d’investissement agricole dans les cultures stratégiques et les viandes rouges.

Dans ce sillage, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (MADR), Youcef Chorfa, n’a pas manqué de mettre en exergue, dans ce cadre le rôle, que peut jouer cette wilaya dans le développement de la filière des viandes rouges, précisant que Naâma est classée quatrième wilaya en matière de richesses ovines.

Dans leurs interventions à cette occasion, des cadres du MADR et des enseignants de l’Ecole nationale supérieure agronomique (ENSA) d’El Harrach ont, pour leur part, évoqué cette question ainsi que les possibilités d’investissement agricole à Naâma, la céréaliculture durable dans les zones steppiques, les perspectives de développement agricole et pastoral durable.

«Corriger les disparités régionales»

De son côté, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a estimé que la wilaya a les moyens d’abriter de grandes unités industrielles, notamment dans les filières laine, cuir, lait et dérivés ainsi que dans la production du matériel agricole. Insistant sur la nécessité d’assurer la complémentarité entre le secteur de l’agriculture et celui de l’agroalimentaire, Ali Aoun a souligné que cette wilaya steppique est appelée à arracher une place de taille dans l’industrie agroalimentaire en attirant de nombreux investissements.

Ce qui permettra de développer davantage le secteur qui est considéré comme le plus important dans l’industrie nationale. Les industries agroalimentaires (IAA) constituent en effet un secteur qui représente entre 50 et 55% du produit intérieur brut (PIB) hors hydrocarbures, selon le ministre.

En donnant l’occasion à cette wilaya et à d’autres régions du Sud et des Hauts-Plateaux de contribuer à l’essor des filières stratégiques via la prise en charge des principales préoccupations (foncier, ressources en eau, énergie), il s’agit pour le gouvernement, comme l’a précisé le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, de «corriger de disparités régionales». Même l’agriculture de montagne aura sa place dans ce cadre, selon le ministre. Pourvu qu’il y ait un suivi de la mise en œuvre sur le terrain des mesures annoncées pour valoriser les potentiels agricoles régionaux. 
 

 

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