Deux parlementaires appellent les autorités à prendre des mesures urgentes : Inquiétante multiplication de cas de paludisme et de diphtérie dans l’Extrême Sud

26/09/2024 mis à jour: 20:59
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In Guezzam

Dans deux lettres distinctes adressées au ministre de la Santé, deux parlementaires, le sénateur Khafi Akhmadou de Tamanrasset et le député du RND Mohamed Mansouri, d'In Guezzam, ont, chacun de son côté, interpellé le ministre de la Santé sur la situation épidémiologique dans les communes frontalières du sud du pays, qui connaît, selon eux, une flambée de cas de contamination de paludisme, de diphtérie et de rougeole, notamment parmi les enfants non vaccinés et les population nomades. 

Ainsi, dans sa lettre datée de dimanche dernier, le député Mohamed Mansouri demande au premier responsable de la Santé, «une intervention urgente», en raison de la «propagation de très graves maladies ces jours-ci» dans la wilaya d’In Guezzam, citant «la rougeole, le paludisme et la diphtérie». Selon lui, les cas de paludisme se comptent par «centaines». Les cas de diphtérie sont également importants. Il signale qu’il y a eu des décès.

 Selon le député RND, ces maladies touchent principalement les enfants non vaccinés. Avec la rentrée scolaire, alerte-t-il, il y a un grand risque d’une augmentation de ces cas de contamination. «Ces chiffres évoluent rapidement. Ils peuvent provoquer une catastrophe sanitaire au niveau de nos frontières», avertit-il. 

Face à ce constat, il appelle le ministre de la Santé à «intervenir en urgence» pour «contenir cette crise» et l’exhorte à prendre plusieurs mesures. Parmi celles-ci, «doter la wilaya d’In Guezzam de plus de doses de vaccins contre le paludisme et la diphtérie, envoyer en soutien des équipes médicales, renforcer les deux polycliniques de la wilaya en moyens humains et matériels et équiper, dans les plus brefs délais, l’hôpital du chef-lieu de wilaya de 60 lits, puisque les travaux de sa réalisation sont achevés». 

Le député Mohamed Mansouri appelle également à «accélérer les travaux de construction d’un hôpital de 60 lits à Tinzawatine, envisager la réalisation d’une polyclinique à Tawendart et multiplier les visites sur le terrain à travers les localités des populations nomades les plus touchées, comme Inghassen, In Dhaoui et celles longeant l’oued Infagh, comme Tassamak, Ighaliane, In Tadini, In Tanekrir, In Ouazal, Isasene, Ichidh, Tin Madhi In Sbarka, Tin Baghoun et In Ardigh à In Guezzam». 


Abondant dans le même sens, le sénateur indépendant Khafi Akhmadou, de Tamanrasset, a posté sur la Toile un «appel urgent» au ministre de la Santé pour «dépêcher des équipes médicales aux communes d’In Guezzam, Tinzawatine, Timiaouine, Bordj Badji Mokhtar et dans les régions où vivent les populations nomades», en raison, dit-il, «de la flambée des cas de paludisme». 

Dans cette lettre diffusée en début de cette semaine, le sénateur évoque «une situation sanitaire critique» qui, selon lui, «est la conséquence de la propagation des contaminations de paludisme ayant touché un nombre important de la population». Le sénateur souligne que «cette maladie à caractère très dangereux et fortement contaminant a eu pour résultat la dégradation de la situation sanitaire et l’explosion du nombre de cas graves».

Pour cette raison, le parlementaire exhorte le premier responsable de la Santé à «intervenir en urgence» en «dépêchant des équipes médicales spécialisées» dans ces régions afin de «contenir l’épidémie» et «empêcher sa propagation» et les autres «contaminations épidémiologiques». 


Dans sa déclaration, Khafi Akhmadou précise au ministre de la Santé que son «intervention rapide» est une «nécessité absolue pour éviter l’aggravation de la situation et protéger la santé des habitants et des populations nomades». «La situation exige des efforts immédiats et une coopération collective entre les institutions de santé afin de sauver les vies et réduire les menaces sanitaires», signale-t-il. 

Les lettres des deux parlementaires se rejoignent sur le fait qu’elles font un même constat de la situation épidémiologique au niveau des localités situées à proximité de la bande frontalière algéro-malienne et algéro-nigérienne. De l’autre côté de la frontière, surtout du côté malien, la situation humanitaire s’est considérablement détériorée en raison de la guerre. 

 

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