Deux condamnés à mort ont été exécutés jeudi 25 septembre, l'un en Oklahoma par injection létale et un autre en Alabama, dans le sud des États-Unis, par inhalation d'azote, un procédé utilisé seulement pour la deuxième fois au monde. Cela porte à 18 le nombre d'exécutions réalisées aux États-Unis en 2024, dont cinq en moins d'une semaine.
Emmanuel Littlejohn, 52 ans, a été exécuté par injection létale en Oklahoma pour le meurtre de Kenneth Meers lors du braquage d'une supérette en 1992, alors qu'il a toujours nié être l'auteur du tir mortel. «Justice a été rendue pour le meurtre de Kenny Meers», a commenté dans un communiqué le procureur général de l'État, Gentner Drummond, affirmant que la famille de la victime avait «attendu 32 longues années».
Emmanuel Littlejohn et son complice lors de ce braquage, Glenn Bethany, se sont mutuellement rejeté la responsabilité du meurtre. Tous deux ont été condamnés pour meurtre, mais son complice a été condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle et lui à la peine capitale. En août, la commission des grâces de l'État avait recommandé une commutation de peine pour Emmanuel Littlejohn, malgré l'opposition d'une partie de la famille de la victime.
«Torture»
Ses ultimes recours ayant été épuisés, le sort du condamné était entièrement entre les mains du gouverneur républicain de l'Oklahoma, Kevin Stitt, qui n'a exercé son pouvoir de grâce qu'une fois. «M. le gouverneur, ne me tuez pas juste pour la forme», l'avait imploré le condamné dans une ultime interview mercredi, diffusée par la radio publique NPR.
Alan Miller, condamné à mort en Alabama pour le meurtre en 1999 de trois collègues, Lee Holdbrooks, Scott Yancy et Terry Lee Jarvis, a lui été exécuté au pénitencier d'Atmore par inhalation d'azote. Il a été déclaré mort à 18h36, selon un communiqué des autorités de l'Alabama. Ce mode d'exécution a été utilisé pour la première fois au monde dans cet État en janvier, sur Kenneth Smith, et dénoncé par l'ONU qui l'a comparé à une forme de «torture». La gouverneure républicaine Kay Ivey avait annoncé par avance qu'elle n'exercerait pas son pouvoir de grâce.
Une précédente tentative d'exécution d'Alan Miller par injection létale en septembre 2022 avait été annulée in extremis, en raison de difficultés pour lui poser les perfusions intraveineuses pour lui injecter la solution mortelle dans le temps légalement imparti.
La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 États américains. Six autres (Arizona, Californie, Ohio, Oregon, Pennsylvanie, et Tennessee) observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.