Le nouveau président-directeur général du groupe Saidal, Wassim Kouidri, a été installé lundi dans ses nouvelles fonctions pour une durée de trois années, à l’issue de l’assemblée générale du groupe qui s’est réunie en session extraordinaire au siège du ministère de l’Industrie et de la Promotion de l’industrie pharmaceutique.
Ce médecin de formation, ayant exercé aussi bien en Algérie qu’à l’étranger, aura pour principale mission de consolider le rôle du groupe pharmaceutique public. Wassim Kouidri a intégré en 2002 l’annexe régionale de Saidal d’Oran avant d’assumer d’autres responsabilités au sein du groupe, précise un communiqué du ministère de tutelle.
Son évolution au sein du groupe l’a propulsé au poste de directeur central au niveau de la direction générale. «Parfait connaisseur du marché pharmaceutique et de l’industrie pharmaceutique et chimique en général, sa désignation aux commandes du groupe public contribuera sans nul doute au développement de Saidal et du marché pharmaceutique national en général, et permettra au groupe de retrouver sa place de leader et de locomotive qui lui est due», a indiqué la même source.
Car, il s’agit évidemment de remettre sur les rails un poids lourd de l’industrie nationale, comme l’a rappelé, en janvier, le ministre de l’Industrie. «Le groupe Saidal doit redevenir la locomotive dans la production des médicaments en Algérie», avait déclaré Ali Aoun.
Des propos illustrant la volonté du gouvernement «de relancer les moyens de production industrielle algériens, longtemps livrés à la casse», a-t-il insisté. Ali Aoun, qui connaît très bien la «boîte», car ayant été aux commandes en tant que PDG de 1995 à 2008, ne cache pas sa volonté de ressusciter et de relancer l’activité de Saidal. Celui-ci, qui couvrait jusqu’à 45% des besoins du marché national, n’en couvre actuellement que 2%, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Industrie.
Avec une baisse importante des gammes de produits, passées en quelques années de 350 à 50 médicaments. Saidal a annoncé, il y a trois mois, le lancement au cours de l’année 2023 du premier centre de bioéquivalence en Algérie, la relance de l’usine de Médéa destinée à la production de matière première, la production d’insuline à Constantine et le lancement de la production d’anticancéreux en mode «full-process».
Autre axe de la stratégie de Saidal pour 2023, selon les responsables du groupe, le partenariat visant la production de nouveaux produits, tels que les biosimilaires au niveau de l’unité Constantine. Le recul de Saidal sur le marché national avait fait réagir le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, appelant à «construire une industrie pharmaceutique qui protège la souveraineté sanitaire du pays». «L’Etat tend à couvrir un taux de 40 à 50% des besoins du marché national en médicaments produits localement (…)», a-t-il affirmé à l’occasion de l’inauguration de la 30e Foire de la production nationale (FPA 2022). «Certains avaient tenté, dans le passé, de détruire cette société dont la production ne dépassait pas les 4% des besoins du marché local en médicaments», mais «le travail est en cours pour la remettre sur pied», a-t-il rappelé.
Le groupe Saidal dispose de huit sites de production totalisant une capacité de 250 millions unités/an répartis sur 20 classes thérapeutiques, de trois unités de Equival Biocenter et d’un centre de recherche et de développement (R&D).