Le ministère des Affaires étrangères rassure que le pronostic vital des trois blessés n’est pas engagé. L’un d’eux a d’ailleurs quitté l’hôpital.
Trois ressortissants algériens, des transporteurs de marchandises, ont été blessés dans une attaque perpétrée par un groupe armé dans la ville de Gao, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public samedi.
Selon le département de Ramtane Lamamra, «l’attaque a eu lieu aux abords de la ville de Gao, au Mali, à 2h du matin dans la nuit du 8 juillet, dans un campement utilisé par les camionneurs pour se reposer». «Les assaillants avaient réclamé de l’argent. N’ayant pas obtenu gain de cause, ils ont recouru à l’utilisation de leurs armes à feu, des kalachnikovs selon les camionneurs», a ajouté la même source, selon laquelle «il y avait quatre assaillants qui circulaient à motos».
Les trois blessés, a précisé le MAE, «ont été évacués vers l’hôpital de Gao, où ils ont été pris en charge». La même source a assuré que leur pronostic vital n’était pas engagé. «Un est déjà sorti de l’hôpital, alors que les deux autres sont maintenus sous contrôle médical», a poursuivi le département de M. Lamamra dans le même communiqué, qualifiant cette attaque de «criminelle».
«Le convoi est composé de sept camions avec sept chauffeurs engagés par une société algérienne dans des activités de transport de marchandises entre les deux pays», a relevé le ministère selon lequel «l’ambassade d’Algérie à Bamako suit de près la situation de ces ressortissants». Mais qui sont ces individus qui s’en sont pris aux transporteurs algériens ? Appartiennent-ils à l’un des groupes terroristes qui continuent d’infester la région du Sahel ?
Le MAE a affirmé que l’attaque criminelle n’a pas été revendiquée. «Elle est attribué par des habitants de cette ville aux bandes criminelles qui activent dans cette région du Mali», a ajouté la même source.
Mais il se pourrait que ce soit l’œuvre de l’une des organisations terroristes les plus actives dans la région, à savoir Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) dirigée depuis 2020 par l’Algérien Abou Oubaïda Youssef Al Annabi après l’élimination par l’armée française de l’émir Abdelkader Droukdel. En juin dernier, plus de 130 civils ont été tués dans le centre du Mali lors de plusieurs attaques simultanées attribuées à des groupes affiliés à Al Qaîda.
Depuis le coup d’Etat de 2012, le Mali a sombré dans une instabilité politique qui a aggravé l’insécurité et favorisé la prolifération de groupes terroristes et de trafic de tous genres. Cette attaque contre des transporteurs de marchandises algériens suscite beaucoup d’interrogations au moment où l’Algérie tente de renforcer sa présence commerciale et économique dans la région et dans le reste de l’Afrique.
Il faut rappeler que trois camionneurs faisant la liaison entre la Mauritanie et l’Algérie ont été tués en novembre 2021 dans une attaque commise par un drone marocain. Une autre attaque par les mêmes moyens militaires sophistiqués a été commise en avril 2022 contre d’autres transporteurs empruntant la même liaison terrestre.
L’Algérie avait condamné énergiquement ces attaques commises «au moyen d’armes de guerre sophistiquées par le royaume du Maroc, en dehors de ses frontières internationalement reconnues, contre des civils innocents, ressortissants de trois pays de la région».