Un rêve d’être en France pendant les Jeux olympiques»: 22 sportives palestiniennes, amateures et professionnelles, toutes originaires de camps de réfugiés de Cisjordanie occupée, se sont rendues à Grigny, dans la banlieue parisienne samedi pour échanger avec la population et appeler à «soutenir la cause palestinienne». «C’est un rêve pour nous d’être là pendant les Jeux Olympiques», raconte Lizum Hassan, joueuse de volley amateure de 25 ans, originaire du camp de réfugiés de Dheicheh près de Bethléem.
Du 21 juillet au 2 août, ces 22 sportives parcourent plusieurs villes en France «pour à la fois découvrir des sports, faire du sport» et «partager leur quotidien de jeunes Palestiniennes» avec la population, explique Camille Naget, membre de l’Association pour le jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF), qui a organisé leur visite.
Grigny (Essonne) est d’ailleurs jumelée avec le camp de réfugiés d’Aïda, au nord de Bethléem, indique le maire communiste de la ville, Philippe Rio. Ces jeunes femmes, qui n’appartiennent pas à la délégation olympique, sont venues avec un message : l’appel à «soutenir le peuple palestinien», explique Lizum Hassan, selon qui «il faudrait aussi inviter des sportifs palestiniens»
en France «en dehors des Jeux olympiques» et des grands événements sportifs. «C’est notre trêve politique et notre trêve olympique pour elles parce que là, elles vivent un moment de paix. Quand elles sont chez elles, la paix n’existe quasiment pas», souligne M. Rio.
Dans un gymnase de Grigny transformé en fan-zone, elles ont pu s’essayer à l’escalade, au tir à l’arc, ou encore assister à une démonstration d’escrime donnée par l’une d’elles, Safa al-Salamine, 26 ans.
«Je suis contente car les maires et les élus en France s’intéressent à la cause palestinienne et au sport en Palestine», a salué la jeune femme aux ongles peints aux couleurs du drapeau palestinien.
Keffieh sur les épaules, elles ont aussi assisté au combat de Shirine Boukli, retransmis dans la fan-zone. La judoka française a remporté la médaille de bronze samedi après-midi en -48 kg.
Mardi, elles assisteront aux épreuves de basket à trois à la Concorde, après une visite de la tour Eiffel.
Ces sportives ont rappelé les conditions difficiles dans lesquelles elles s’entraînent: manque de places, d’équipements et d’infrastructures dans les camps, déplacements rendus compliqués par la multiplication des check-points de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée.
Toutes ont regardé la cérémonie d’ouverture vendredi soir, «magnifique» selon Safa al-Salamine: «Notre plus grande fierté a été de voir que le drapeau palestinien et la délégation palestinienne étaient présents».
«Je n’ai jamais vu ça de ma vie», ajoute Lizum, qui a aussi beaucoup apprécié les danseurs sur les toits de Paris.