Des solutions locales respectueuses de l’environnement

10/02/2022 mis à jour: 18:43
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Photo : D. R.

Le premier séminaire international sur la synthèse des matériaux et au monitoring environnemental, organisé par le département de génie des procédés, faculté des sciences appliquées de l’université Kasdi Merbah, à Ouargla, qui a pris fin hier, a mis en évidence une tendance accrue de la recherche à favoriser les solutions locales respectueuses de l’environnement. Nous avons sélectionné pour vous quatre coups de cœur.

Avec plus de 401 projets de recherche et 7 conférences plénières sur le thème des sciences des matériaux et de l’environnement issus de toutes les universités du pays ainsi que la participation de chercheurs du Japon et des Etats-Unis notamment, ce dernier a présenté quelques innovations sur les méthodes de synthèse de nouveaux matériaux respectueux de l’environnement et des techniques analytiques appliquées à la caractérisation des matériaux, de chimie de surface et des techniques de biochimie appliquées à la préservation de l’environnement.

Une grande partie a été consacrée à la préparation de nouveaux nano composites pour des applications environnementales. Il a également mis en exergue les aspects du génie des procédés, comme l’adsorption par des adsorbant à base des nouveaux nanomatériaux élaborés dans le cadre de méthodes vertes, notamment les nouvelles méthodes de synthèse de biomatériaux appliquées avec succès dans le traitement des eaux usées et des projets appliqués au contrôle de l’environnement, à la sécurité alimentaire et aux énergies renouvelables

1 - Un biochar à base poivre

Naïma Azri, doctorante au département de chimie industrielle de l’université Mohamed Khider de Biskra, a présenté un travail sur l’applicabilité d’un biochar à faible coût et très efficace dérivé de graines d’Elaeagnus Angustifolia pour l’adsorption d’antibiotiques en milieu aqueux. Développé à partir de tiges de poivre via un processus de pyrolyse en une étape de précurseur à 700 ° C et utilisé pour adsorber l’ibuprofène (IBP) dans un milieu aqueux, le PS-biochar s’est révélé d’une haute performance et rentable pour la décontamination de l’eau et une bonne réutilisabilité avec une excellente applicabilité à d’autres types de contaminants.

La chercheuse Ouiza Allalou, de l’université des sciences et technologies Houari Boumediène de Bab Ezzouar, s’est focalisée sur le recyclage des déchets de la restauration rapide et des cafétérias tels que le marc de café et les écorces d’oranges domestiques pour éliminer le plomb d’une solution aqueuse. Les résultats de cette étude indiquent qu’en fait l’adsorption du plomb est endothermique et spontanée avec un potentiel élevé comme adsorbant efficace et rentable pour éliminer ce contaminant.

2- La chlorella pour décontaminer l’eau

Toujours en matière de décontamination de l’eau, sujet d’actualité, le Dr Souad Zighmi, de l’université Kaddi Merbah de Ouargla, a expérimenté l’utilisation de l’algue Chlorella pyrenoidosa pour absorber progressivement les métaux toxiques dans l’eau, nocifs pour la santé humaine et l’environnement. Ses recherches ont favorisé le traitement de l’eau par les algues, une méthode moderne, facile et à faible coût, ce qui en fait une alternative intéressante aux équipements et produits chimiques compte tenu de la croissance alarmante de la pollution des eaux par diverses matières, tels que les pesticides, détergents, métaux lourds et autres substances toxiques qui représentent un réel danger pour la flore et la faune aquatique.

Ainsi, l’analyse de la qualité de l’eau est au premier plan de nombreuses interventions dans les domaines de l’évaluation des risques environnementaux ou sanitaires et la recherche scientifique s’y intéresse de très près, privilégiant des solutions usant de matériaux disponibles et peu coûteux, voire des déchets jetés dans la nature.

Les algues, qui sont capables de décontaminer l’eau des métaux lourds toxiques, tels que le zinc et le cadmium des eaux polluées, sont de plus en plus étudiées, particulièrement les Chlorella, Scenedesmus et Spirulina qui sont les plus largement utilisées. Une des propriétés les plus importantes de la Chlorella est sa force détoxifiante, sa paroi cellulaire possède la remarquable capacité de se lier aux toxines et les éliminer du corps. De plus, elle purifie l’organisme des métaux lourds et des éléments radioactifs. Grâce à cette propriété, elle avait été utilisée après la Seconde Guerre mondiale au Japon pour traiter la pollution radioactive. Celle-ci offre, selon le Dr Zighmi, une solution à double avantage, qui répond à deux défis majeurs : la protection de l’environnement par la dépollution et l’exploitation de la biomasse d’algues produite en tant que biocarburant, ce qui contribue à la sécurité énergétique.

3- L’huile essentielle de menthe comme agent antimicrobien

Quant à Aïcha Sbaihia, doctorante en santé publique à l’université de Mostaganem, celle-ci s’est intéressée à l’amélioration de l’hygiène et de la qualité physicochimique du fromage frais par l’ajout de l’huile essentielle de feuilles de menthe dans le sillage de la tendance mondiale au retour à la nature et le recours aux huiles essentielles végétales qui gagnent en intérêt en tant que conservateurs alimentaires naturels pour assurer la sécurité alimentaire grâce à leurs propriétés antimicrobiennes tout en étant utilisées comme agents aromatisants.

Les effets de l’incorporation d’huiles essentielles (HE) de feuilles de Mentha spicata sur la qualité du petit fromage frais de type suisse ont été évalués en surveillant l’évolution des paramètres physico-chimiques et microbiologiques pendant cinq semaines, l’ajout de l’huile essentielle de menthe verte à 0,5 ou 0,75 ml/kg a considérablement prolongé la durée de conservation de ce fromage.

La présence d’huiles essentielles a conduit à une diminution significative de la flore microbienne dans les fromages aromatisés par rapport au témoin. Une inhibition des germes, levures et moisissures indésirables a été observée dans les fromages aromatisés dès la première semaine.

4- Sable dunaire pour le mortier

Dans un tout autre domaine, Aidoud Assia, maître de conférences au département de génie civil et d’hydraulique à l’université du 8 Mai 1945 de Guelma, s’intéresse depuis plusieurs années à la valorisation du sable de dunes inexploité à ce jour, et qu’elle qualifie de richesse sableuse nationale.

Son étude consiste en la caractérisation des propriétés physico-mécaniques d’un mortier à base de sable de dune allégé par des déchets de bois et d’examiner son aptitude à l’emploi dans diverses constructions et applications. Ainsi, l’amélioration de la granulométrie du sable des dunes a été apportée par l’ajout de sciure de bois à différentes teneurs massiques 10, 20 et 30%.

La quantité de ciment a été fixée à 450 g. Les résultats obtenus montrent d’une part que l’introduction de sciure améliore les caractéristiques du mélange et d’autre part, les caractéristiques physico-mécaniques s’améliorent, surtout à 30% de substitution, permettant de formuler un mortier plus résistant à la compression et à la traction.

 
 

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