C’est dans un contexte de tensions accrues à la suite de la roquette tirée sur Majdal Shams, dans le Golan syrien annexé par Israël, qu’une réunion sur le cessez-le-feu à Ghaza s’est ouverte hier matin à Rome. Le but est de faire avancer les négociations en vue d’un accord entre Israël et le Hamas, en mettant l’accent sur la libération des otages et l’instauration d’un cessez-le-feu dans la bande côtière assiégée.
Cette réunion voit la participation du directeur de la CIA, William Burns, du Premier ministre qatari, Mohammed Bin Abdul Rahman al-Thani, du directeur du Mossad, David Barnea, et du chef des renseignements égyptiens, Abbas Kamel. Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, et le coordinateur de l’armée d’occupation israélienne pour les prisonniers et les personnes disparues, Nitzan Alon, sont notablement absents du sommet.
Les discussions incluent également des propositions pour la libération des otages israéliens détenus par le Hamas en échange d’un retrait des troupes israéliennes de Ghaza. Les efforts de médiation sont menés principalement par l’Egypte et le Qatar, qui espèrent établir une trêve par étapes. Toutefois, le pessimisme règne du côté israélien. Un haut responsable israélien a exprimé des doutes quant à une percée significative à Rome, soulignant que les nouvelles exigences du Premier ministre Benjamin Netanyahu sont jugées irréalisables par les négociateurs israéliens. Ils soulignent notamment que la pression du président américain Joe Biden sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est avérée inefficace pour adoucir les exigences de Netanyahu. Un responsable israélien déclare à la presse israélienne : «Netanyahu veut un accord impossible à obtenir.»
«Pilules empoisonnées»
Selon les journaux israéliens qui citent des membres de l’équipe de négociation israélienne, sous couvert de l’anonymat, les conditions récemment ajoutées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la proposition actuelle de cessez-le-feu en échange des otages sont «destinées à provoquer une crise» qui obligera le Hamas à céder. «Il pense que s’il durcit les positions, le Hamas cédera, mais il prend un pari dangereux sur la vie des otages», ont déclaré les sources citées par des médias tels que le diffuseur Kan et le site d’information Ynet. Ils ont ajouté que Netanyahu avait «créé des attentes avant son voyage aux Etats-Unis afin que nous puissions améliorer notre position par la suite». «Netanyahu est obstiné, et sa position ne permet pas de commencer les négociations», ont poursuivi les sources. «Il n’est pas clair s’il veut un accord».
En effet, Israël a présenté samedi sa dernière réponse au cadre qui comprend les demandes de Benjamin Netanyahu d’empêcher les combattants de Hamas de retourner dans le nord de la bande de Ghaza et de maintenir une présence israélienne dans le corridor Philadelphie, des demandes qui constituent une fin de non-recevoir claire pour Hamas. Des sources proches du dossier estiment que Netanyahu a introduit des «pilules empoisonnées» dans les négociations. En se montrant peu disposé à faire des concessions, le Premier ministre israélien montre, une fois de plus, qu’il ne veut tout simplement pas d’un cessez-le-feu à Ghaza.
Il faut dire que les pourparlers sont enlisés dans une crise depuis plusieurs mois. Dans un récent communiqué, datant du lundi 8 juillet, le Hamas a accusé le Premier ministre israélien d’empêcher la progression des discussions autour d’une trêve, en dressant «de nouveaux obstacles devant les négociations».
«Au moment où le Hamas fait preuve de souplesse et de positivité pour faciliter la conclusion d’un accord (…) Netanyahu continue de dresser de nouveaux obstacles devant les négociations», a déclaré le mouvement dans un communiqué.