Si au cours de ces derniers temps, l’extension des villes s’est faite de manière rapide via la multiplication des projets de réalisation de logements pour répondre à la demande croissante dans ce secteur, les logements, l’aspect environnemental a été fortement négligé.
Les cités «dortoir» sont en effet livrées sans en assurer préalablement les conditions d’un cadre de vie adéquat. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nos cités urbaines, nos nouvelles villes et même nos anciennes villes offrent dans la majorité des cas un visage hideux et sont dépourvues d’espaces verts.
Les zones rurales n’échappent pas à ce phénomène si ce n’est certaines initiatives citoyennes qui tentent de redonner à l’environnement sa place avec des moyens cependant insuffisant puisque les collectivités locales sont faiblement impliquées dans ces actions. Cela pour dire qu’un travail important reste à faire pour rattraper le retard en matière d’amélioration du cadre de vie des citoyens.
C’est sur ce chantier que s’est penché d’ailleurs le dernier Conseil des ministres à l’issue duquel une série de mesures a été annoncée. Ainsi, comme première instruction, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a appelé à impliquer le citoyen dans l’intérêt accordé au secteur de l’environnement en collaboration avec la société civile en tant qu’alliée du secteur. Autrement dit, associer les citoyens dans toute démarche axée sur la préservation et l’amélioration du cadre de vie.
Il s’agit dans le même sillage d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de renforcer l’esprit de compétitivité dans le domaine environnemental, au niveau des écoles et entre quartiers, en vue de parvenir à une bonne qualité de vie.
A ce sujet, rappelons que le pas est déjà franchi, notamment en Kabylie ou des concours périodiques sur les villages les plus propres sont organisés depuis quelques années. L’exemple est donc à suivre et à généraliser, mais l’initiative gagnerait à être soutenue par les pouvoirs publics via des mécanismes spécifiques à chaque région. Justement, à ce sujet, le chef de l’Etat plaide pour la valorisation des initiatives enregistrées dans certains villages et quartiers en vue de promouvoir la culture environnementale.
Recyclage
En matière de recyclage, l’on note la recommandation portant sur l’encouragement de l’investissement environnemental, notamment dans le domaine de la transformation et de l’exploitation des déchets ménagers qui constituent, selon Abdelmadjid Tebboune, «une véritable richesse».
Mais pour exploiter cette richesse, le cap est à mettre sur les financements. En réponse à ce besoin, Abdelmadjid Tebboune a donné instructions au Premier ministre, ministre des Finances «d’œuvrer à la facilitation de l’accès aux crédits de financement des projets des entreprises activant dans le traitement des déchets ménagers».
La valorisation des projets réussis dans le domaine de la protection de l’environnement, à l’image de la transformation de la décharge de Oued Smar en un espace vert figure par ailleurs parmi les points mis en exergue lors du Conseil des ministre qui considère cette réalisation comme «un modèle civilisationnel réussi pour la protection de l’environnement», alors qu’en parallèle, des chantiers accusent des retards. C’est le cas du projet de l’oued intégré d’El Harrach.
Un projet que le chef de l’Etat appelle à accélérer le parachèvement après avoir été lancé, pour rappel, en 2012 par Cosider et Daewoo, les travaux ont débuté le 3 juin 2012 avec un coût de réalisation de 38 milliards de dinars, et ce, avant de connaître de grandes embûches particulièrement techniques, notamment à cause du tronçon du projet du métro qui traverse l’oued. Le projet risque encore de traîner. Et dire qu’il devait être livré en ce début d’année, après le prolongement du délai d’une année.