Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté deux projets de résolutions pour l’application du droit humanitaire aux populations palestiniennes.
La première, proposée par la Russie, a été rejetée par les votes de la France, les Etats-Unis et l’Angleterre. L’autre, présentée par le Brésil, a eu le même sort à cause du veto américain qui, de fait, oblige le monde entier à ne pas porter assistance humanitaire aux populations civiles bombardées par Israël. En bloquant les droits humanitaires aux populations de Ghaza, livrées à l’enfer des bombardements intensifs, sans eau, ni électricité, ni médicaments, ni nourriture, cela équivaut à une bénédiction des trois Etats qui garantissent ainsi l’impunité totale à l’Etat colonial et criminel d’Israël. Une impunité durable condamnée malgré les multiples résolutions du droit international onusien qui finissent comme du vulgaire de toilettes. Y a-t-il plus fort pour illustrer l’arrogance des Etats Puissants qui ne voient les autres nations, surtout du Sud, comme un conglomérat de territoires, sinon à conquérir, mais à garder en laisse et exploiter.
Est-ce qu’on est vraiment en 2023 ?
Est-ce que les USA peuvent aussi aisément se substituer à des dizaines de pays, membres des Nations unies et décider unilatéralement, qui peut vivre et qui doit mourir ? Où est l’ONU dans cette tragédie palestinienne qui se joue à répétition avec des milliers de victimes innocentes à chaque épisode ?
Au lieu de s’insurger contre un tel degré de violence, et frapper fort sur la table, au nom du droit international et rétablir les règles d’une minimale équité entre les peuples, António Guterres, accuse le coup de la puissance américaine et sacrifie les valeurs de l’humanité en signant devant toute la planète Le double standard du traitement qu’on réserve à la vie humaine. Selon qu’elle soit du bon côté, occidental comme en Ukraine, où on la défend collectivement bec et ongles, ou du mauvais côté comme en Palestine ; là, on tergiverse entre discours, déplacements et réunions qui n’en finissent pas, pendant qu’Israël bombarde massivement et les Palestiniens meurent par milliers. Au grand désespoir des populations mondiales, ici même en Amérique du Nord, Québec, Europe, où elles manifestent leur révolte face à l’injustice et leur solidarité aux victimes palestiniennes.
Ne pas agir dans l’urgence relève de la complicité
Après le cautionnement d’une telle injustice, parce que ne pas l’empêcher en mobilisant toutes les forces nécessaires, engage la responsabilité de l’ONU puisqu’elle est censée protéger le droit international et sanctionner ceux qui le violent. Malheureusement, elle ne l’a pas toujours fait pour les peuples opprimés.
L’organisation est d’ores et déjà discréditée. Son inaction sur le terrain pour secourir les victimes à Ghaza est symptomatique de son obéissance aux injonctions des Etats-Unis, qui donnent du temps à Netanyahu pour punir massivement et tout faire pour le protéger. Comme ils l’ont fait pour le bombardement de l’hôpital de Ghaza, un crime de guerre qui a couté la vie à 500 victimes innocentes. L’Occident complice hésite à l’imputer invoquant l’insuffisance d’éléments pour désigner le coupable. En revanche, le terroriste en chef Joe Biden disculpe Netanyahu de ce crime et invite les autres à faire de même.
En réalité, les Occidentaux savent pertinemment qui a commis ce crime. Comment se pourrait-il qu’il en soit autrement quand on sait que les USA contrôlent pratiquement toute la planète, air, sol et sous-sol. Mais, comme à chaque fois qu’ils veulent imposer la terreur dans une région, il leur faut des terroristes et des djihadistes préfabriqués.
Fallacieuse formule
Pour faire taire leurs opposants et leur opinion publique qui demandent un cessez-le-feu humanitaire immédiat, les dirigeants occidents ont toujours à la bouche cette phrase assassine «Israël a le droit de se défendre». Une formule qui ferme la porte à toute condamnation d’Israël, quels que soient ses crimes sur les populations palestiniennes. C’est une déclaration malhonnête et mensongère qui permet le cautionnement de la politique de terreur décidée par l’Etat colonial d’Israël pour exterminer la population palestinienne, un peu plus chaque fois qu’un souffle surgit des décombres.
Après avoir fait ce terrible constat sur les conditions inhumaines infligées à certaines franges de l’humanité, comme ici en Palestine sous le joug colonial et criminel d’Israël, alors que le monde a évolué et sait faire la différence entre une cause juste et un crime, entre informer et manipuler, entre soutien et complicité, on se pose la dernière question sur laquelle bute notre humanisme : Pourquoi le monde a peur d’Israël et le regarde assassiner toute une population.
Zehira Houfani Berfas
Écrivaine