La rupture avec les anciennes méthodes de gestion, qui ont le plus souvent conduit au marasme et au statu quo plutôt qu’à un essor social et économique, suppose la mise en place de nouveaux modes de fonctionnement à même de garantir l’efficacité et la performance.
Aussi, l’objectif régulièrement réitéré et qui place le citoyen au cœur des politiques publiques mérite une traduction dans les faits et une expression tangible dans le vécu des populations. Ayant déjà fait l’expérience peu probante des budgets non plafonnés lors de la période de l’embellie financière remontant à deux décennies, il importe à présent de privilégier la prospection d’idées nouvelles pouvant relancer d’une façon décisive la dynamique de développement.
Une brève séance de «brainstorming» peut avantageusement remplacer les longs circuits administratifs et bureaucratiques engagés dans la quête de nouveaux financements ou de rallonges budgétaires qui exaspèrent l’opinion publique plus qu’elles ne la rassérènent.
Des outils de gestion axés sur les résultats et éprouvés dans le monde de l’entreprise peuvent être adoptés dans les collectivités locales dès lors qu’elles sont appelées à endosser un rôle d’acteur économique en vertu des dispositions législatives et réglementaires en cours de préparation.
L’initiative prise dimanche dernier par la wilaya de Tizi Ouzou, en distinguant six présidents d’APC ayant obtenu les meilleurs résultats dans la finalisation des projets et la consommation des crédits de paiement, participe de cet effort à instaurer une gestion nouvelle et dynamique des affaires locales.
La cérémonie de reconnaissance et d’encouragement n’a pas seulement un impact sur les édiles communaux qui s’imprègnent d’un nouvel esprit d’émulation et souscrivent à une forme de contrat de performance tacite, mais aussi sur l’ensemble des citoyens en attente permanente d’un renouveau dans la gestion publique et la mise en œuvre des programmes de développement affectés par les autorités centrales.
Cela sonne également comme un rappel de la vocation et des missions des détenteurs d’un mandat électoral et dont les charges ne sont parfois pas assumées avec la détermination voulue.
C’est, enfin, une démarche qui s’inscrit aux antipodes des stéréotypes communément attribués à l’administration qui se manifesterait uniquement pour se substituer aux assemblées élues en proie aux dysfonctionnements ou par des mesures conservatoires quand il y a suspicion d’entorse à la loi.
L’incitation à se surpasser pour concrétiser ses propres engagements, s’agissant des élus, dans l’objectif premier de répondre précisément aux attentes des électeurs, est parmi les pistes nouvelles qui mèneront avec plus d’assurance et de résultats vers une transformation significative de la gouvernance locale. Il y a près d’une vingtaine d’années, dans le même registre et le même souci d’améliorer le cadre de vie des citoyens, l’initiative était née de l’assemblée élue de la même wilaya.
Ce fut le concours du village le plus propre, connaissant un succès grandissant et en passe d’être adopté dans d’autres wilayas. L’APW a réussi à consacrer un modèle d’organisation et d’action des comités de village qui les rapproche du fonctionnement des collectivités locales, prenant en charge efficacement tous les aspects de la vie dans la communauté.
L’ampleur de cette dynamique enclenchée jusque dans les localités les plus enclavées, autrefois difficiles d’accès et aujourd’hui accueillantes et attractives, laisse entrevoir des perspectives d’investissement dans l’activité touristique, avec son potentiel de création de richesse et d’emplois.
En réalisant la conjonction des efforts entre la société civile, les assemblées élues et les autorités administratives, le développement ne sera plus un slogan, mais une réalité.