Des humains résistants aux radiations nucléaires ? : La découverte majeure de scientifiques chinois

26/02/2025 mis à jour: 09:23
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Photo : D. R.

Une équipe de scientifiques chinois ont découvert qu’en supprimant une protéine appelée «Sting» chez les souris, leur résistance aux radiations était considérablement améliorée. Cette avancée pourrait non seulement protéger contre les effets des radiations en cas de catastrophe nucléaire, mais aussi optimiser les traitements contre le cancer.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les bombes atomiques qui ont frappé Hiroshima et Nagasaki ont fait près de 100 000 morts en tout. Beaucoup d’entre eux sont décédés des années plus tard, des suites des radiations. De même à la suite de l’accident de la centrale Tchernobyl en 1986 qui a fait environ 4000 victimes, selon l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique.

D’après le South China Morning Post, s’il n’existe aujourd’hui aucun moyen de protéger les populations de ces radiations en cas d’une nouvelle catastrophe, des scientifiques chinois viennent de trouver un traitement qui pourrait augmenter considérablement le taux de survie.

Dans une étude publiée dans la revue CellDeath and Differentiation, l’équipe de Sun Yirong, chercheur aux Instituts de Biomedicine et de Santé de Guangzhou a démontré qu’en modifiant une protéine chez les souris, elles seraient plus résistantes aux radiations.

Le rôle des protéines

Les fortes doses de radiations endommagent les cellules du corps, et en cas d’incident nucléaire ou de guerre, elles peuvent provoquer des mutations génétiques pouvant aller jusqu’à la mort cellulaire. Cependant, les scientifiques ont découvert que face à ce phénomène, certaines protéines déclenchent une réponse immunitaire trop forte et contre-productive.

Lors de l’exposition aux radiations, le système immunitaire cherche à éliminer les cellules endommagées. Mais, dans ce cas, cette réaction devient excessive, provoquant des destructions supplémentaires et des dégâts collatéraux importants sur les tissus sains.

Chez les souris, les chercheurs ont détecté la protéine «Sting» qui - par la réponse immunitaire qu’elle apporte - provoque une mort cellulaire accrue aussi appelée «apoptose». Ils ont donc tenté de retirer cette protéine et d’observer les effets. Pour comprendre les effets des radiations sur les souris modifiées, les chercheurs ont analysé leurs villosités intestinales.

Dans l’intestin, les villosités sont des petites structures semblables à des poils qui aident à l’absorption des nutriments. Première observation : chez les souris dénuées de la protéine Sting, le nombre de villosités était 2,3 fois plus élevé que chez les souris normales. Cela suggère que ces souris possèdent de meilleures capacités de résistances aux radiations.

Même après une exposition élevée, elles étaient capables de maintenir l’intégrité des tissus intestinaux. Les chercheurs ont également noté que le taux de mort cellulaire chez les souris sans protéine Sting est passé de 45% à 12% après l’exposition aux radiations.

Cette expérience semble ainsi avoir démontré une méthode permettant à des êtres vivants de mieux résister aux effets des radiations en cas d’incident ou de guerre nucléaire. Néanmoins, cette découverte pourrait également avoir des applications dans le domaine médical.

En effet, dans le cadre de traitement contre le cancer, des patients sont régulièrement victimes de syndromes gastro-intestinaux causés par la radiothérapie. Les résultats de cette étude pourraient permettre d’optimiser au mieux ces traitements.

 

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