L’artisanat local participe à la promotion du tourisme à Tizi Ouzou. Le nombre de visiteurs que drainent les fêtes locales explique que le bijou d’Ath Yenni, le tapis d’Ath Hichem et la poterie de Maâtkas, entre autres, montrent que cette wilaya recèlent des potentialités importantes pour développer le tourisme de montagne.
La 11e édition du Festival de la poterie de Maâtkas, organisée en hommage à Mustapha Meziani, s’est déroulée de manière grandiose, du 17 au 22 juillet, en créant une ambiance particulière avec les activités d’animation qui ont meublé le programme de cette manifestation.
Saïd Mahmoudi, l’un des membres du comité d’organisation de cette fête estime que la participation est importante, cette année, puisqu’il y a pas moins de 120 artisans venus prendre part à cet événement qui a été clôturé, lundi dernier, avec le sentiment d’avoir accompli une mission noble, celle d’œuvrer à la préserver du patrimoine local et ancestral.
C’est dans ce sens, d’ailleurs, qu’est organisée cette manifestation. L’ouverture et la clôture de ce rendez-vous avec la poterie ont été marquées par la présence des autorités, notamment le représentant du wali, la directrice de la culture et des arts, le chef de la daïra et les deux P/APC de Maâtkas et de Souk El Tenine.
Notre interlocuteur ajoute que le Festival enregistre une affluence nombreuse, à raison de 1200 visiteurs chaque jour. «Cela explique que notre travail est porteur de bons résultats. La mobilisation des organisateurs est importante pour réussir cet événement qui accueille quotidiennement des centaines de personnes venues des différentes localités de Tizi Ouzou et même de l’extérieur de la wilaya.
Donc, nous sommes très satisfaits des conditions du déroulement de la fête», a-t-il confié. En sillonnant les stands de l’exposition, nous avons également rencontré Na Ouardia Zouba, cette potière de la région de Maâtkas, qui nous a confié qu’elle a commencé à l’âge de six ans à jouer avec la poterie. «Puis, petit à petit, j’ai appris comment façonner un objet avec de l’argile. Aujourd’hui, à 70 ans, je suis encore avec la poterie. Je fais ce métier de potière avec beaucoup de cœur car, il s’agit d’un travail que j’aime beaucoup. J’ai fait même des formations dans ce domaine», a-t-elle ajouté. Il y a aussi de jeunes filles qui se sont initiées à ce métier. Elles disent avoir choisi un domaine qui les fascine beaucoup.
C’est le cas de Sabrina Guerdad. «J’ai appris ce métier à l’âge de 10 ans. Je travaillais avec ma mère et j’aidais à fabriquer des ustensiles de poterie. Maintenant, j’aime bien la poterie même quand on expose nos ustensiles de poterie et je vois le travail des autres exposants, j’aurai plus d’idées pour améliorer davantage nos produits», dit-elle.
Une exposante de Biskra, qui conçoit et fabrique des objets utilitaires en argile, a, de son côté, estimé qu’il est nécessaire d’assurer des formations dans la poterie aux jeunes afin, a-t-elle précisé, de sauvegarder cet artisanat ancestral. Enfin, notons que des conférences sur le patrimoine et l’histoire étaient au programme de la fête de la poterie de Maâtkas.
Des communications ont été animées par Mohammed Dahmani, professeur d’économie et auteurs de plusieurs ouvrages sur le patrimoine, Youcef Sahli, enseignant d’histoire et Mezhoura Salhi, professeur à la faculté des sciences humaines et sociales de Tizi Ouzou.
Rania Hefsi et Tinhinane Boudjemia