La cérémonie d’installation des nouveaux walis, samedi dernier, a été l’occasion de réitérer la volonté de rapprocher les citoyens des centres de décision. Le ministre de l’Intérieur a souligné, à la faveur du mouvement partiel opéré dans le corps des walis, la nécessité de «réunir les conditions à même d’imprimer une nouvelle dynamique en matière de prise en charge des préoccupations des citoyens».
La démarche engagée dans ce sens par les autorités connaît une mise en œuvre notable à travers l’administration locale et peut être observée avec plus d’acuité sur les plateformes numériques mises en place à cet effet. Il importe à présent de mettre en valeur la dimension diagnostique des doléances soumises par les citoyens, et cela dans l’objectif évident de dépasser les situations et les facteurs ayant été à l’origine des défaillances et éviter ainsi de les reproduire.
En appui aux orientations adressées aux responsables en charge des affaires locales, un dispositif digital a été déployé ces dernières années à l’attention des citoyens. Les pages interactives lancées par l’administration centrale sont opérationnelles et les préoccupations émanant des localités les plus reculées y atterrissent et obtiennent à intervalles réguliers les réponses des services concernés par les dossiers.
Le dispositif est fonctionnel, les faits sont circonstanciés et les opérations engagées sont situées dans le temps et dans les circonscriptions indiquées par les habitants. Le premier avantage de cette dynamique virtuelle est de permettre à la population de prendre connaissance de l’action et du fonctionnement des services déconcentrés de l’Etat et du cheminement des dotations budgétaires affectées par le gouvernement.
Dans l’organisation traditionnelle toujours en vigueur, le bilan des exécutifs locaux est régulièrement présenté devant les élus des assemblées de wilaya. Mais cette procédure peut être suspendue ou supprimée sans que le citoyen en perçoive une quelconque incidence.
Les sessions de wilaya donnent lieu à des échanges véhéments dont la motivation échappe le plus souvent au commun des administrés. Les réponses électroniques directes à l’adresse des auteurs des requêtes font par contre l’économie de temps et d’énergie et permettent d’obtenir des explications chiffrées sur des questions précises.
Le bond qualitatif qu’il faudra accomplir est d’intégrer ces mêmes requêtes comme outil de diagnostic de la gestion locale. Cette démarche ouvrira l’opportunité d’un programme de rénovation et de renforcement de l’administration publique. Chaque lacune soulevée révèle un échec ou une limite dans le fonctionnement des services administratifs déterminés.
La résolution des problèmes formulés par les citoyens s’accompagnera avantageusement de la levée des dysfonctionnements dans les structures publiques, pour les mettre à un niveau de qualification et d’efficacité qui cadre avec les ambitions affichées en faveur d’un développement durable et global.
Celui-ci ne pourra être probant que s’il est impulsé et géré avec rigueur et dans les délais impartis. Une situation exposée ces derniers jours sur une plateforme numérique était relative à la couverture sanitaire dans une localité de l’intérieur du pays. La réponse réservée par l’administration concernée traduit un fonctionnement léthargique qu’il faudra désormais conjuguer au passé.
Une unité de soins récupérée et réhabilitée en 2016, remise en service en 2018, une présence médicale deux jours par semaine, en attendant l’affectation d’un médecin à l’issue d’un prochain concours devant être organisé par l’administration sanitaire.
En optimisant la gestion des affaires publiques, un effet d’entraînement multisectoriel est immanquablement insufflé. L’installation d’un médecin dans ce dispensaire renforcera la couverture sanitaire locale. En lui affectant un logement de fonction et en rehaussant son salaire, c’est la problématique de la fuite des cerveaux qui commencera à être solutionnée.