Des dizaines de milliers de personnes fuient désespérément le sud du pays : Israël poursuit ses bombardements «de grande envergure» sur le Liban

26/09/2024 mis à jour: 08:02
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Des milliers de familles ont fui le sud du Liban pour se rendre dans la capitale Beyrouth à la suite des attaques de l'Etat sioniste

L’armée d’occupation israélienne poursuit ses frappes sur le Liban, ciblant notamment le Sud et la plaine de la Bekaa. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité devait se tenir hier soir à New York, dans une tentative d’empêcher l’extension de la guerre, alors que la bande de Ghaza vit au rythme des bombardements sauvages et indiscriminés depuis presque un an. 

Des dizaines de milliers de personnes fuient désespérément le sud du Liban, cherchant un abri face aux frappes aériennes israéliennes dévastatrices. Des scènes d’exode massif se multiplient, alors que les civils abandonnent leurs foyers dans une course pour la survie, ignorant où trouver refuge.  

Le tableau des violences au Liban s’accompagne d’une condamnation de la part de plusieurs acteurs régionaux. Les ministres des Affaires étrangères d’Egypte, d’Irak et de Jordanie ont dénoncé l’agression israélienne, la qualifiant de «menace imminente de guerre généralisée» dans la région. Ces déclarations s’inscrivent dans un climat diplomatique lourd, où l’escalade militaire semble précipiter le Moyen-Orient vers une guerre totale. Cette vision est partagée par l’émir du Qatar, qui a accusé Israël de commettre un génocide à Ghaza, lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations unies. 


Le Liban, déjà affaibli par une crise économique et politique endémique, paye un lourd tribut. Hier, les bombardements ont touché pour la première fois des zones montagneuses au nord de Beyrouth, frappant des villages, tels que Joun et Maaysara. Ces attaques ont coûté la vie à 15 personnes, dont plusieurs civils, et détruit des habitations et des infrastructures essentielles. «Une frappe de l’ennemi israélien sur le village de Joun, dans la montagne du Chouf, au sud de Beyrouth, a tué quatre personnes», a indiqué le ministère libanais de la Santé. 

Une autre sur Maaysara, un village chiite de la montagne majoritairement chrétienne au nord de Beyrouth, a fait trois morts, selon la même source. Le ministère de la Santé libanais a annoncé que 23 personnes avaient été tuées hier dans des raids israéliens sur plusieurs localités, dont certaines dans des zones montagneuses hors des bastions du Hezbollah. L’aviation israélienne a encore élargi le périmètre de ses opérations. Les tués «étaient des civils qui ont évacué leurs maisons du sud du Liban et sont venus ici (...). Ce sont des familles pauvres, qui n’avaient nulle part où aller», dit Fatima, une habitante du village, citée par l’AFP, qui a demandé à être identifiée par son seul prénom. 


Comble du cynisme

«Quel est le message derrière cela ? Qu’on parte d’ici ? Nous ne partirons pas», a-t-elle ajouté. «Plus aucun endroit n’est sûr.» Dans la montagne du Chouf au sud de Beyrouth, «une frappe israélienne a tué quatre personnes», a par ailleurs indiqué le ministère de la Santé. Des raids sur trois localités du sud du Liban ont encore fait neuf morts. Un hôpital public de la ville de Nabatiyeh, dans le sud du Liban, a été endommagé par un raid israélien, a rapporté la gouverneure de la région du même nom. Il s’agit «du seul hôpital public de la région, il a subi des dommages importants à la suite d’une frappe à proximité», a affirmé Howaida Turk. Dans l’Est, une frappe sur Baalbeck-Hermel a fait sept morts, selon le ministère. 

Le Hezbollah a lancé hier pour la première fois un missile balistique vers Tel-Aviv. Comble du cynisme, et alors que les morts du côté libanais se comptent en centaines, un communiqué de la Maison-Blanche a rapidement réagi pour dénoncer le lancement de ce missile. Cet acte «est assurément vivement inquiétant, évidemment pour les Israéliens, mais également pour nous», a déclaré à CNN John Kirby, porte-parole du Conseil de défense nationale de la Maison-Blanche, en estimant qu’il restait la possibilité d’une issue diplomatique au conflit. Ce missile sol-sol a été intercepté sans atteindre sa cible, selon l’armée israélienne. 

Le bilan humain de cette guerre est désastreux. Depuis le début des frappes, le Liban compte plus de 558 morts, parmi lesquels des femmes et des enfants. Alors que Ghaza est sous un déluge de feu depuis près d’une année, avec plus de 41 495 personnes tuées, dont une majorité de femmes et d’enfants, et près de 96 006 blessées, les agressions israéliennes à Ghaza et au Liban représentent l’un des épisodes les plus meurtriers de l’histoire récente du Moyen-Orient. 

Offensive terrestre

Les autorités d’occupation israéliennes ont laissé entendre qu’une offensive terrestre au Liban pourrait être imminente. Le général Ori Gordin, chef du commandement Nord de l’armée d’occupation israélienne, a affirmé la «nécessité» pour l’armée d’occupation à «se préparer fortement» à une éventuelle manœuvre au sol. Selon lui, la récente campagne militaire israélienne, qui a déjà causé des pertes considérables, marque une nouvelle phase de la «confrontation» pour, selon ses dires, «affaiblir davantage le Hezbollah». L’ampleur des pertes humaines, associée à la destruction massive d’infrastructures civiles et aux souffrances des populations locales, n’a cependant pas encore poussé la communauté internationale à mettre fin à ce bain de sang causé par Israël. 

A New York, des manifestations ont eu lieu en marge de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies, où des milliers de personnes se sont réunies pour dénoncer les crimes commis à Ghaza et au Liban. Les manifestants, brandissant des drapeaux palestiniens et libanais, ont bloqué les rues menant au siège de l’ONU, exigeant des actions concrètes pour arrêter les massacres. 

Cette mobilisation n’est pas isolée, car d’autres manifestations similaires ont été organisées à travers les Etats-Unis, notamment à Washington, où des protestataires se sont rassemblés devant la Maison-Blanche pour condamner le soutien américain à Israël.  Le chef de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, a dit craindre «une guerre à part entière» et que le Liban devienne comme la bande de Ghaza. 

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Liban a exprimé son inquiétude face aux tensions persistantes dans le pays. «Le droit international humanitaire doit être respecté et la protection des civils est une obligation essentielle», a déclaré l’agence dans un message sur X. «Nous nous engageons à soutenir le Liban en cette période critique.» Le pape François a également exprimé sa profonde tristesse face à la «terrible escalade» au Liban, exhortant la communauté internationale à agir pour mettre fin à cette «inacceptable» tragédie. Son message s’adresse directement aux dirigeants du monde, les invitant à déployer tous les efforts possibles pour restaurer la paix et soulager les souffrances des populations civiles. 

Pendant ce temps, la situation humanitaire à Ghaza se détériore rapidement. Les bombardements incessants ont plongé l’enclave dans une crise sans précédent, détruisant des hôpitaux, des écoles, et laissant des milliers de familles sans abri ni accès à des soins médicaux de base. Le nombre de personnes portées disparues dépasse les 10 000, alimentant les craintes que de nombreuses vies aient été englouties sous les décombres des infrastructures effondrées. .Amel Blidi

 

 

Manifestations aux Etats-Unis pour dénoncer les crimes sionistes

Des milliers de personnes ont manifesté mardi à New York, à l'occasion de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies, pour dénoncer les crimes sionistes contre la bande de Ghaza et le Liban, exigeant la fin des agressions. Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et libanais ainsi que des banderoles dénonçant les crimes sionistes et appelant à la fin des agressions et de l'occupation. Ils ont bloqué les rues menant au siège des Nations unies à New York pour passer leur message pacifique aux délégations prenant part aux réunions de l'AG de l'ONU, soulignant la nécessité de faire pression sur l'entité sioniste et de prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux massacres commis contre des innocents en Palestine et au Liban. D'autres manifestations ont également été organisées dans plusieurs villes américaines, dont Washington, où des dizaines de personnes ont organisé un sit-in devant la Maison-Blanche pour protester contre le soutien américain à l'entité sioniste. Depuis le 7 octobre 2023, l'entité sioniste mène une guerre dévastatrice à Ghaza, faisant plus de 41 495 martyrs et 96 006 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, au milieu d'une destruction massive d'infrastructures, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent. Des agressions de l'armée sioniste sont également en cours depuis une semaine dans le sud et l'est du Liban, faisant plus de 558 martyrs, dont plus de 50 enfants, selon le ministère libanais de la Santé. 

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