Cinq des principaux armateurs mondiaux de porte-conteneurs opérant dans les ports d'Anvers en Belgique et de Rotterdam aux Pays-Bas se sont engagés vendredi 17 février à collaborer avec les autorités belges et néerlandaises dans leur lutte contre «la mafia de la drogue».
Les directeurs des compagnies maritimes MSC, Maersk, CMA CGM, Hapag Lloyd et Seatrade ont signé une «Déclaration sur la lutte contre la criminalité organisée transfrontalière en matière de drogue» par laquelle ils s'engagent à sécuriser et à tracer leurs conteneurs, ont annoncé les ministères de la Justice belge et néerlandais dans un communiqué.
Empêcher l'introduction de drogue dans les conteneurs
L'épicentre du trafic de cocaïne en Europe se trouve à Anvers et autour du gigantesque port de marchandises, le deuxième plus grand d'Europe après Rotterdam. En 2022, les douanes belges ont saisi dans ce port près de 110 tonnes de cocaïne, un nouveau record.
«La multiplicité des activités, le transit de millions de conteneurs, les dizaines de milliers de personnes employées et leur caractère transfrontalier les rendent vulnérables aux infiltrations et aux abus de la mafia de la drogue. Cette vulnérabilité est exploitée pour faciliter le trafic de drogue à grande échelle», soulignent les deux ministres dans leur communiqué.
Les cinq armateurs doivent «accélérer progressivement l'introduction d'un système de conteneurs et de scellés de conteneurs intelligents» pour les «cargaisons à haut risque». L'objectif est d'empêcher l'ouverture et le déplacement d'un conteneur sans contrôle. L'accès aux informations sur les conteneurs sera en outre protégé avec la possibilité d'un cryptage numériquement. Les compagnies maritimes se sont par ailleurs engagées à contrôler l'intégrité de leurs personnels via leur politique de recrutement et de ressources humaines.
La cocaïne provenant d'Amérique du Sud est généralement dissimulée dans des conteneurs de fruits ou autres denrées alimentaires expédiées de ce continent. Deux événements ont renforcé depuis fin 2022 le sentiment d'urgence à mieux lutter contre cette «mafia»: le projet d'enlèvement et les menaces ciblant le ministre Van Quickenborne, ainsi que la mort d'une fillette de onze ans en janvier à Anvers. Elle a été victime d'une balle qui a transpercé la façade de sa maison lors d'un règlement de comptes entre trafiquants.