Le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels (DFEP) dans la wilaya de Constantine est ciblé par une grande opération d’assainissement, luttant contre toute forme de mauvaise gestion. Est-ce une chasse aux mauvais responsables ?
Ainsi, depuis le 18 octobre 2022, six inspections ont sillonné les différents établissements de la DFEP. Les inspecteurs ont décidé d’ouvrir les dossiers épineux de ce secteur, dont les équipements, le volume horaire, les attestations ainsi que les diplômes attribués et surtout les dépassements en matière de gestion.
Enfin, ce secteur si stratégique et névralgique, étant en hibernation depuis de nombreuses années, vient d’être secoué. Le résultat est là. Plus d’une dizaine de fonctionnaires occupant des postes de responsabilité ont été sanctionnés. «Ce ne sont pas des sanctions au sens propre. Je dirai plutôt qu’il s’agit d’une stratégie pour mettre un peu d’ordre dans ce secteur, où le règlement a été bafoué et la loi sciemment ignorée», a déclaré à El Watan Mohamed Trad, premier responsable de la formation professionnelle à Constantine.
Et de préciser sur la nature des dépassements que la loi d’orientation de la formation professionnelle a été transgressée. Il est également question de gestion, où des dépassements de comptabilité et de mauvaise prise en charge des stagiaires ont été signalés.
On ne prenait pas en charge le stagiaire en mettant à sa disposition l’internat, la restauration, les activités sportives, et surtout il y avait une mauvaise prise en charge pédagogique. Tous ces dépassements ont impacté la qualité de la formation.
Ce qui est inadmissible. «Nous sommes en train de penser à la qualité de la formation. En tant que capitale de l’Est, Constantine doit donner l’exemple pour certaines wilayas. C’est pourquoi nous optons pour la politique de la diplomatie, en imposant un peu de rigueur.
Ces gens concernés par ladite mesure sont des commis de l’Etat ; ils doivent s’engager à appliquer la stratégie du président de la République, du ministre de tutelle et celle du wali. Si ces personnes n’assument pas leurs responsabilités et n’accomplissent pas leurs tâches, elles n’ont qu’à laisser les gens travailler, en donnant une chance aux jeunes pour accéder aux postes de responsabilité», a souligné M. Trad, estimant que ces mesures doivent être considérées comme un non-événement.
Mais, il faut noter que leur accumulation dans un secteur resté en hibernation, en dépit de son importance, a causé de nombreux problèmes et des dysfonctionnements. Ce qui aurait pu mener à de graves situations, surtout en matière de gestion et de comptabilité. «On ne peut pas dire de très graves dépassements au sens dénotatif de la gravité. Mais j’insiste sur la formule de mise d’un peu d’ordre», a indiqué notre interlocuteur. Concernant les responsables démis de leurs fonctions, il s’agit de 8 directeurs d’établissement, 3 chefs de service et 5 responsables de bureau.
Par ailleurs, ce secteur n’est pas le seul concerné par ce genre de pratiques. Il s’agit en réalité d’une gangrène qui s’est propagée depuis des années dans différents domaines, pénalisant le fonctionnement rentable de certaines institutions de l’Etat. Lors de la deuxième session de l’APW de Constantine, tenue le jeudi 8 juin, le chef de l’exécutif, Abdelkhalek Sayouda, a avoué également l’existence d’un dysfonctionnement signalé au niveau de la direction de la jeunesse et des sports.
Le wali a affirmé que le directeur n’arrive plus à tout assurer et «qu’il est en train de travailler seul». Cela est lié au non-engagement des chefs de service, dont certains ont été également démis de leurs fonctions.