Démocratie participative !

27/02/2023 mis à jour: 09:59
2017

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a «étalé» sur la place publique les raisons de son mécontentement concernant la conduite de certaines affaires de l’Etat, lors de son récent point de presse diffusé vendredi dernier. Tebboune a ainsi pris à témoin l’opinion publique nationale sur les incohérences et même les dérives de l’action gouvernementale en charge de l’application de son programme d’action.

Le ton était virulent à l’endroit de certains ministres dont le sort est irrémédiablement scellé, selon plusieurs médias nationaux. La plupart d’entre eux sont pourtant considérés comme étant très proches du Président et ont pu échapper aux différents remaniements qui ont été opérés par le passé. Il faut croire que le profil de ces ministres ne répond plus aux nouvelles exigences. Ils paraissent eux-mêmes dépassés pour diverses raisons liées peut-être au mode de fonctionnement et d’organisation de l’administration et des institutions publiques.

Sans le dire expressément, le président de la République suggère qu’il a besoin de «sang neuf» pour mener à bien son programme d’action, lequel repose sur la concrétisation des aspirations des citoyens au bien-être et au progrès.

Dans cette optique, qui est le mieux placé que le citoyen lui-même pour expliquer et donner un meilleur éclairage sur sa situation sociale et économique ? L’implication des citoyens dans la prise de décision politique ou autre est incontournable dans le contexte actuel, marqué par des bouleversements géopolitiques et des mutations technologiques et industrielles. L’interaction entre les citoyens et les pouvoirs publics peut intervenir dans le cadre de la «démocratie participative», qui vient en appoint à la démocratie parlementaire ou représentative. Le recours à la démocratie participative dans la gestion des affaires publiques est très avancé dans la majorité des pays occidentaux (Allemagne, pays nordiques, France…) et en Amérique latine (Brésil, notamment).

En Algérie, la société civile avec son tissu associatif, tente tant bien que mal d’entretenir des débats féconds sur des questions d’intérêt régional ou national. Avec des moyens dérisoires, elle est incapable de fournir un travail conséquent qui pourrait servir comme repère ou indice probant pour le gouvernement dans la conduite des affaires de l’Etat.

Pourtant, le président Tebboune a appelé maintes fois à apporter un soutien important au mouvement associatif et à la société civile d’une manière générale, dans le but justement d’enrichir le débat multiforme sur tout sujet qui concerne la vie du citoyen.

Une forme de démocratie participative qui, dans le cadre d’une bonne organisation, permettra d’examiner de façon efficace les idées constructives des citoyens. Elle a pour finalité également d’être constamment à la recherche d’une plus grande justice sociale. Là aussi, la volonté du Président de donner à la société civile une plus grande aura n’a pas été suivie d’effet. C’est dommage ! Mais il est encore temps de réagir. L’écrasante majorité des Algériens montrent chaque jour, surtout sur les réseaux sociaux, leur disposition à débattre des questions qui les concernent directement.

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