Un réseau international de trafic des pilules abortives et de psychotropes a été démantelé par la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la sûreté de la wilaya de Sétif.
Selon la cellule de communication des mêmes services, ce groupe de trafiquants se compose de 7 personnes, dont une femme, issues de plusieurs wilayas, alors que le fournisseur principal est originaire d’un pays voisin à la frontière Sud.
Selon une source fiable, il s’agit de la Libye. L'affaire a commencé par la découverte d'un compte électronique proposant la vente dans des groupes fermés sur Messenger de médicaments de type Cytotec, utilisés pour l'avortement, à des prix entre un million et deux millions de centimes.
L’enquête diligentée par les services de la sûreté de la wilaya de Sétif a abouti à l’identification des impliqués, arrêtés successivement et dans des endroits différents. Le premier suspect, se cachant derrière des comptes virtuels, usurpait l’identité d’un médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique. Il a été arrêté à Sétif en possession de 429 comprimés de Cytotec, d'une somme d'argent de 80 500 DA et de 200 comprimés de Prégabaline.
En coordination avec le parquet, les enquêteurs ont étendu leurs compétences territoriales à la wilaya de Constantine, où ils ont réussi à mettre la main sur un vendeur dans une pharmacie. Ce dernier s’est avéré être l’un des plus importants membres du réseau. Il a été pris au dépourvu en possession de plus de 40 millions de centimes, de 5501 comprimés de Cytotec d'origine européenne, ainsi que de 915 unités de médicaments, dont des psychotropes.
Les policiers ont pu également arrêter le complice du vendeur, un employé au service de gynécologie-obstétrique du CHU Dr Ben Badis de Constantine, en possession d’importantes sommes d'argent en devises et environ 13 millions de centimes. Ce troisième suspect, en contact direct avec le fournisseur principal des pilules, s’est révélé être un trafiquant dans le transport illégal de personnes de l'Algérie vers un pays voisin à la frontière Sud.
Ce réseau activait un peu partout dans le pays, mobilisant même une femme de 38 ans à Alger et un médecin spécialiste en neurologie et neurochirurgie à El Oued. «Ce médecin a profité de sa période de stage à l'est du pays (Constantine, ndlr) pour s'emparer de carnets de prescriptions médicales et rédiger des ordonnances. Il s’est ainsi procuré des psychotropes», a indiqué la même source de sécurité. Et d’ajouter qu’après son arrestation, il a été découvert dans son domicile 751 unités de stupéfiants et quatre paquets de prescriptions médicales portant le cachet rectangulaire de l'établissement hospitalier psychiatrique où il effectuait son stage. Il avait également en sa possession une somme de 16,5 millions de centimes.
La valeur totale de Cytotec saisi sans compter les psychotropes et autres est estimée à 6 milliards de centimes sur le marché noir. Avant leur présentation devant le parquet en fin de la semaine écoulée, un dossier judiciaire a été établi à l’encontre des suspects pour, entre autres, trafic des produits pharmaceutiques menaçant la santé publique, dans le cadre d’un réseau criminel international et incitation à l’avortement.