Dégradation de l’environnement du pont Sidi Rached à Constantine : La face cachée de la carte-postale

28/01/2024 mis à jour: 01:57
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Icône de la ville du Vieux Rocher et ouvrage emblématique qu’on retrouve sur une grande partie des cartes-postales de l’antique Cirta, le pont Sidi Rached est dans une situation désolante. Un fait que de nombreux Constantinois ne cessent de déplorer chaque jour en traversant les 400 mètres de ce monument de 112 ans qui résiste encore aux aléas du temps et aux négligences des responsables de la ville. 

Pour preuve, une partie de la balustrade du pont de Sidi Rached détruite suite au dérapage d’une voiture survenu le 25 mai dernier n’a pas été réhabilitée à ce jour. Cette balustrade est un élément essentiel de cette infrastructure, mais aussi un symbole de son patrimoine. Cependant, les retards dans les travaux de réhabilitation ont un impact négatif sur son esthétique et sur l’environnement qui l’entoure. Les habitants et les visiteurs de la vieille ville, qui devraient pouvoir profiter de la beauté de ce lieu historique, se retrouvent confrontés à un spectacle désolant. 

En se rendant sur place, on ne peut que déplorer un état des lieux des plus choquants. Le paysage offert aux touristes nationaux ou étrangers, dont le nombre ne cesse d’augmenter ces derniers temps est, le moins que l’on puisse dire, affligeant. La situation est d’autant plus préoccupante en raison de l’accumulation de déchets sous le pont. Outre l’aspect visuel néfaste, cela soulève également des préoccupations en matière d’hygiène et d’environnement. Voulant contempler la vieille ville, qui est déjà en ruines, ou le parc de Bardo, le «malheureux» visiteur sera heurté à un véritable dépotoir à ciel ouvert qui s’est installé sous un tel ouvrage d’art majeur réalisé en 1912 et qui était toujours la carte postale de Constantine. 

Des déchets de toutes sortes s’y entassent, créant une situation d’insalubrité. Ils sont nombreux les habitants de la ville qui se plaignent de la puanteur qui y règne. Cette image «agressive» a été accentuée par le retour en force des vendeurs aux puces sur le site connu par «Remblai», réinstallé sous le pont en toute impunité. 

Ce phénomène ne fait qu’aggraver cette situation. Ce paysage affligeant nuit à l’attrait touristique de la vieille ville et compromet l’expérience des résidents et des visiteurs. «Après l’interdiction de ce marché illicite, les vendeurs ont tout fait pour exercer leurs activités en plein centre-ville. Ils ont été chassés de partout, soit de l’entrée de la rue Larbi Ben M’hidi (Trik J’dida) ou du jardin Bennacer. Mais, ils arrivent toujours à imposer leur loi face aux autorités qui favorisent l’esprit social là où il ne faut pas», regrette un homme âgé regardant ces vendeurs à partir du partir de Sidi Rached. 
 

Retour du marché aux puces  

De plus, le fait que la vieille ville soit un secteur sauvegardé ajoute une dimension supplémentaire à cette problématique. La préservation de son authenticité et de son caractère historique devrait être une priorité, ce qui rend d’autant plus inacceptable le manque d’attention porté à la réhabilitation de la balustrade du pont et à la gestion de l’environnement qui l’entoure. Même si les marchés aux puces existent un peu partout dans le monde, mais ils ne sont jamais installés dans un secteur sauvegardé et classé comme patrimoine à l’instar de la vieille ville. 

Cela, sans oublier le parc de Bardo ayant coûté à l’Etat des milliards de dinars et faisant couler beaucoup d’encre dans la presse. Dans cette affaire, les autorités locales semblent faire preuve d’un certain laxisme et leur négligence est devenue patente. 

En plus de leur incapacité à accélérer les travaux de réhabilitation, les services de la mairie et de la wilaya de Constantine n’ont pris aucune mesure pour mettre fin à l’insalubrité et l’anarchie qui règnent sous le pont Sidi Rached. Pourtant, ces mêmes responsables n’ont pas hésité à se féliciter en publiant sur les pages officielles les multiples opérations de nettoyage dans différents quartiers. 

Mais la présence de déchets et de vendeurs illicites qui est une atteinte au patrimoine architectural de la ville ne semble pas les gêner. «Suite à la rumeur qui circulait sur une prochaine visite du président de la République, les autorités ont installé une barrière en fer relativement présentable, sur laquelle il est écrit : Constantine souhaite la bienvenue à ses visiteurs. 

Mais, le but est de cacher le massacre des habitations de la vieille ville, qui est devenue une tache noire dans l’histoire de la wilaya», ironise un vendeur de chaussures à l’entrée de la rue Mellah Slimane dans la vieille ville. Il est impératif que les autorités locales prennent des mesures concrètes pour remédier à cette situation et pour préserver la beauté et l’intégrité de ce site historique.

 Renforcer la présence policière dans les lieux est de plus en plus nécessaire pour faire respecter l’ordre public. Ces mesures permettraient de rendre le site plus propre, plus sûr et plus respectueux du patrimoine architectural de la ville.             

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