Les messages de félicitations des chefs d’Etat étrangers continuent d’affluer à la présidence de la République depuis l’annonce de la réélection de Abdelmadjid Tebboune à un deuxième mandat.
Quelques-uns retiennent particulièrement l’attention dans la mesure où ils émanent de capitales et de dirigeants avec lesquels les relations diplomatiques ne sont pas au beau fixe et comportent également les éléments de nouvelles perspectives pour l’avenir.
Mardi, un communiqué de la présidence de la République indiquait que Abdelmadjid Tebboune avait reçu un appel téléphonique du président des Emirats arabes unis (EAU), qui lui a présenté ses félicitations. Les deux dirigeants ont convenu de «se rencontrer prochainement», informe encore le communiqué.
Cet élément laisse clairement penser que la possibilité d’une détente dans les relations bilatérales est envisagée entre les deux parties après des mois de crise qui n’a cessé de s’aggraver depuis près de quatre années.
Les agissements inamicaux, voire d’hostilité, répétés des dirigeants des EAU à l’égard de l’Algérie, dans la région du Sahel notamment, ont fait réagir vivement les autorités algériennes au début de l’année en cours. Une réunion du Haut Conseil de sécurité, tenue le 10 janvier dernier, et consacrée à la «situation générale dans le pays» et la «situation sécuritaire liée aux pays du voisinage et du Sahel», avait en effet levé officiellement le voile sur la tension qui marquait les relations bilatérales et l’exaspération d’Alger.
Sans nommément pointer du doigt les Emirats, le communiqué rendu public à l’issue de la réunion dénonçait vivement les «agissements d’un pays arabe frère...». Cette tonalité sera reprise également par le président Abdelmadjid Tebboune lors de certaines de ses sorties médiatiques ultérieures.
Les images des deux dirigeants émirati et algérien en discussion animée lors de la dernière réunion du G7 à Bari, en Italie, en juin dernier, ont été par ailleurs abondamment commentées comme marquant le différend et la colère d’Alger notamment, mais aussi la possibilité que le dialogue soit renoué entre les deux pays.
Selon un ancien diplomate au fait du dossier, les dirigeants émiratis se seraient rendus à l’évidence de l’intérêt, économique, notamment, d’entretenir de bonnes relations avec Alger, et cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan serait à l’initiative dans ce sens depuis Bari.
Sur un autre plan, la venue à Alger hier de l’envoyée spéciale de l’Elysée et l’audience que lui a accordée le président de la République relancent des spéculations sur la possibilité de rétablir des voies de discussions après le pic de tension provoqué par la position de Paris sur le Sahara occidental, la fin juillet dernier.
Anne-Claire Legendre, envoyée spéciale et conseillère pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient du président français, était porteuse d’une lettre d’Emmanuel Macron, informe en substance un communiqué de la présidence de la République.
Pour rappel, Macron a été parmi les premiers dirigeants du monde à adresser ses félicitations au président Abdelmadjid Tebboune après sa réélection samedi dernier.
Le message du patron de l’Elysée proposait de «poursuivre résolument le travail ambitieux engagé avec la Déclaration d’Alger». Selon le même diplomate, la présidence française tente d’atténuer les effets diplomatiques de son alignement sur la position marocaine concernant le Sahara occidental, et de desserrer l’étau sur l’Elysée au plan interne.
Le président Tebboune reçoit l’envoyée spéciale du président Macron
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier, l’envoyée spéciale et conseillère pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient du président français, Emmanuel Macron, Anne-Claire Legendre, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, ce jour, Anne-Claire Legendre, envoyée spéciale et conseillère pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient du président français, Emmanuel Macron, qui était porteuse d’une lettre du président français au président de la République», lit-on dans le communiqué. L’audience s’est déroulée en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République, Boualem Boualem. (APS)