Déclaration de Vilnius : La réplique cinglante de la Chine

15/07/2023 mis à jour: 05:01
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Les chefs d’Etat, membres de l’Otan, réunis à Vilnius

La Chine de Xi Jinpeng n’a pas digéré la déclaration finale de Vilnius et a réagi vigoureusement par le biais de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying. Les chefs d’Etat, membres de l’Otan, réunis lundi et mardi dans la capitale lituanienne, ont désigné clairement dans un passage de leur déclaration, la Chine comme une menace aux intérêts, la sécurité et les valeurs du bloc, à cause de ses «ambitions et politiques coercitives», est-il souligné.

Accusation que retourne la diplomate chinoise dans un tweet cinglant : «L’OTAN n’est-elle pas celle qui s’est engagée dans la politique des blocs et les opérations militaires dans le monde, menaçant d’autres pays par la force et défiant les intérêts, la sécurité et les valeurs du monde ? […] N’est-ce pas l’OTAN qui a foulé aux pieds le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales en s’ingérant dans les affaires intérieures d’autres pays et en s’engageant dans des guerres, causant des souffrances à des millions de personnes dans le monde ?»

Cet épisode ajoute un cran à l’escalade qui accompagne la guerre en Ukraine et creuse l’écart entre l’Occident et le reste du monde. Le ton employé par la diplomate chinoise ne cache rien de la détermination de la Chine, puissance économique et politique mondiale, à traiter d’égal à égal avec les Etats-Unis et ses alliés d’Europe.

D’autant qu’en termes de valeurs, l’OTAN traîne des casseroles trop bruyantes. Hua Chunying n’a pas manqué d’ailleurs de rappeler aux signataires de la déclaration l’un des épisodes criminels impliquant l’organisation lors de la guerre des Balkans. En mai 1999, un missile aérien, tiré par les forces de l’OTAN, avait détruit l’ambassade de Chine à Belgrade, tuant trois ressortissants chinois.

Un «incident» que l’Alliance avait qualifié d’erreur. «Le peuple chinois n’a pas oublié l’attentat à la bombe de 1999 contre l’ambassade du pays à Belgrade, qui a tué trois citoyens chinois», a rappelé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères sur Twitter. «Nous n’avons pas oublié la dette de sang que l’OTAN doit au peuple chinois», a-t-elle ajouté, en précisant que les pays d’Asie-Pacifique n’accueillent pas une machine de guerre, encore moins une «version Asie-Pacifique de l’OTAN» qui attise la confrontation des blocs ou «une nouvelle guerre froide».

Dans leur déclaration commune, les membres de l’OTAN ont exprimé aussi leur préoccupation face à l’expansion et la diversification de l’arsenal nucléaire chinois, et un approfondissement du partenariat stratégique entre la Chine et la Russie allant à l’encontre de ses valeurs et de ses intérêts.

Le même document précise que l’UE et l’OTAN coordonneront leurs démarches «pour relever les défis systémiques posés par la Chine à la sécurité euro-atlantique».

Et pour montrer qu’il s’agit d’une stratégie globale, les alliés de l’OTAN se sont déclarés prêts à renforcer la coopération avec leurs partenaires de la région Asie-Pacifique, notamment l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et le Japon, pour, soi-disant, contrer les menaces communes à la sécurité. 

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