«Au terme de cette opération, il est attendu la récupération d’une masse de 20 000 tonnes de ferraille, métaux non ferreux et surtout une assiette foncière de plus de 3,5 hectares qui, jouxtant les installations du H-F n°2, accueillera vraisemblablement un nouvel investissement d’extension. Les métaux non ferreux seront vendus et la ferraille sera la matière première pour la production de l’acier», a déclaré le directeur général de l’usine, Lotfi Kamel Manaa.
Entré en exploitation en 1969, classé hors service en 2009, le vieux haut-fourneau n°1 de Sider El Hadjar fera désormais partie de la longue l’histoire du complexe. En effet, son processus de démantèlement a été entamé jeudi, par les professionnels de l’Entreprise nationale de récupération (ENR), secondés par ceux de l’ENCC, les deux font partie des filiales du groupe Imetal.
«Au terme de cette opération, il est attendu la récupération d’une masse de 20 000 tonnes de ferraille, métaux non ferreux et surtout une assiette foncière de plus de 3,5 hectares qui, jouxtant les installations du H-F n°2, accueillera vraisemblablement un nouvel investissement d’extension. Les métaux non ferreux seront vendus et la ferraille sera la matière première pour la production de l’acier», a déclaré, sur place à El Watan, le jeune directeur général de l’usine, Lotfi Kamel Manaa. C’est à l’issue d’une longue et laborieuse procédure administrative et judiciaire que la réforme du H-F1 a été actée et le début de démantèlement engagé.
Présent sur les lieux du chantier, Anis Belarbi, le directeur général de l’ENR, avoue : «J’ai tenu à superviser personnellement ce méga-chantier, pour lequel j’ai mobilisé trois équipes de quatre chalumistes chacune qui, en rythme de 2/8, travailleront en première phase avant de passer en quatre équipes en H24. Pour parer à tout incident, elles seront supervisées par un bureau d’hygiène, sécurité et environnement (HSE).»
Quant au coût de l’opération et sa durée, le même responsable révèle : «L’enveloppe de ce chantier, qui durera au moins trois mois, est estimée à quelque 250 millions de dinars.» La veille du lancement du chantier, le directeur général de Sider El Hadjar a instruit ses équipes techniques à l’effet de récupérer les grandes et importantes pièces de rechange mécaniques et électriques.
«Il est à noter qu’avec ses propres capacités matérielles et humaines, notre entreprise, a démonté certaines des parties partielles et importantes avant le début de ce processus, telles que la récupération de certaines pièces de rechange pour une utilisation en cas de besoin dans le haut-fourneau n°2.
Aussi, les métaux non ferreux, tels que le cuivre, l’aluminium et autre plomb, ont été récupérés avant la mise à feu des chalumeaux», souligne Lotfi Kamel Manaa. Pour mémoire, c’est en 2020, lors de la visite de l’ancien Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à Sider El Hadjar que l’ordre officiel de lancer une étude de démantèlement du H-F1 a été donné.
C’est ce qui a été réalisé par l’Entreprise nationale d’agréage et de contrôle technique (Enact) en collaboration avec un bureau étranger, spécialisé dans les anciennes installations sidérurgiques. Une opération qui a aussi été évoquée dernièrement, lors d’une session du Conseil des ministres, présidée par Abdelmadjid Tebboune, suivie d’une réunion le 12 mai.
Cette dernière a regroupé le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmene, avec le ministre de l’Industrie et Tarek Bouslama, le PDG du groupe Imetal ainsi que le staff dirigeant de Sider El Hadjar. Il faut dire que le démantèlement du H-F1, la récupération de son foncier et d’autres assiettes non exploitées au sein même du complexe pour abriter d’éventuels investissements est le prélude à l’engagement de la deuxième phase du plan de réhabilitation de Sider El Hadjar.
Une sorte de troc décidé par le gouvernement où le financement est accordé contre le foncier non exploité de Sider El Hadjar, qui dispose de 900 hectares. Une formule qui a été accueillie par les sidérurgistes en liesse qui, impatiemment, attendent la concrétisation de l’opération.