Devant une poignée de jeunes grimpeurs, Dawa Yangzum Sherpa enseigne comment réaliser un nœud d’escalade : à 32 ans, la Népalaise est la première femme en Asie à obtenir le statut de guide de haute montagne certifiée internationalement, un «exemple».
Casquette sur la tête, devant un mur d’escalade sous le soleil de Katmandou, la capitale du Népal, la trentenaire observe ses disciples en pleine ascension. «C’est important d’aider ceux qui sont inspirés par notre exemple, explique-t-elle à l’AFP. Les débuts en escalade sont très dures, sur le plan financier, mental et culturel, surtout si tu es une femme».
Ces obstacles, Dawa Yangzum Sherpa les a pourtant franchis avec succès pour devenir une pionnière. Née à «4000 mètres» d’altitude environ, dans la région de l’Everest, elle pensait pouvoir «faire ce métier comme les hommes parce qu’on a grandi dans le même environnement». A 17 ans, elle est guide pour touristes sur des sentiers de randonnée. Puis elle gravit son premier sommet, le pic Yala (5500 m). En 2012, elle s’attaque au «toit du monde», l’Everest, qui culmine à 8848 mètres.
«Je disais que je voulais juste escalader l’Everest dans la vie, que je n’avais besoin de rien d’autre», se souvient-elle aujourd’hui. Mais «les exploits de l’alpinisme sont infinis», et elle décide par la suite de devenir guide de montagne puis guide à l’international : «Je l’ai fait, en Amérique du Sud, en Amérique, en Europe et en Russie».
A 27 ans, Dawa obtient finalement la certification de l’Union internationale des associations des guides de montagne, l’équivalent d’un «doctorat d’alpinisme», détenu par environ 6000 personnes à travers le monde. A l’époque, elle décrit à l’AFP ce «secteur difficile» où «des gens disaient que ce n’était pas un travail de fille, que je ne trouverais jamais d’emploi».
Désormais, la Népalaise montre la voie à d’autres femmes en partageant ses connaissances. «Elle est arrivée à ce niveau avec beaucoup de travail. Alors je me dis que je peux le faire aussi», commente Neema Lhamu Sherpa, apprentie grimpeuse de 32 ans. «Ça m’inspire de suivre son exemple, explique de son côté Saraswati Khadka, 42 ans, et elle-même guide. Sa discipline, son courage et sa persévérance m’encouragent».