D’Apollo à Artemis : Pourquoi les Etats-Unis ont attendu plus de 50 ans pour retourner sur la Lune ?

24/04/2024 mis à jour: 06:37
AFP
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C’est l’un des arguments des personnes qui ne croient pas que l’humanité soit réellement allée piétiner le sol lunaire : «Si cela avait véritablement eu lieu, d’autres auraient suivi.» 

Cet été, un film ne manquera pas de relancer les théories complotistes. Dans To the Moon (en salle le 10 juillet), il sera question de la campagne marketing qui a participé à rendre célèbre la mission Apollo 11 avant même son lancement. Mais au-delà de la publicité, il est également question de filmer un alunissage factice pour sécuriser des images qui entreront dans la postérité. Or, l’idée que les pas de Neil Armstrong ont été filmés en studio et non pas sur la Lune figure encore parmi les croyances de certains.
 

La Lune, une priorité de la course à l’espace durant la guerre froide 

Au total, seuls douze hommes se sont rendus sur la Lune à travers les missions Apollo 11, 12, 14, 15, 16 et 17, entre 1969 et 1972. Mais depuis, plus personne n’a jamais foulé la surface lunaire. Un fait qui soulève de nombreuses questions, et qui va même jusqu’à remettre en cause les réussites de l’Agence spatiale américaine (Nasa). Pourtant, les raisons de cet abandon sont assez simples, comme le raconte l’astrophysicien Paul Sutter pour le site Space.com.

 A l’époque, il s’agit pour les Etats-Unis de vaincre l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) sur un terrain de jeu supplémentaire – l’espace – dans le cadre de la guerre froide. Dès le début des années 60, le président John Fitzgerald Kennedy fait de la Lune un objectif.

Ce contexte fait gonfler les budgets de la Nasa, qui se voit allouer jusqu’à 5% du budget fédéral du pays au pic du programme Apollo. En prenant en compte l’inflation, l’ensemble du programme a coûté 260 milliards de dollars aux Etats-Unis. Mais aujourd’hui, l’agence spatiale ne reçoit que 0,5% de ce même budget. 
Une baisse de revenus qui s’explique par une perte d’intérêt quasiment immédiate du grand public après que le pays a remporté la course à la conquête spatiale.
 

Incendie, conception : la fin de prises de risques insensés 

Pour autant, en 2026, les Etats-Unis vont reprendre le chemin de la Lune. La mission Artemis 3 promet de faire revenir des astronautes sur l’astre plus de 50 ans après la dernière mission lunaire. Une durée qui s’explique financièrement dans un premier temps. Au cours de la dernière décennie, le programme Artemis n’a dépensé que 90 milliards de dollars.

Paul Sutter assure également que le facteur risque est désormais beaucoup plus encadré. A la différence des années 60, les dangers sont pris au sérieux et les responsables de projets spatiaux ne font plus office de têtes brûlées. Il est ainsi impossible d’imaginer que la mort de plusieurs astronautes dans un incendie (Apollo 1), un arrêt de moteur (Apollo 6) ou un défaut de conception (Apollo 13) se reproduise.

Mais aujourd’hui, ce qui a le plus changé, c’est le pourquoi de ces missions : Artemis replace la science à son cœur. Contre quelques échantillons ramassés entre 1969 et 1972 durant une dizaine d’heures sur la Lune, il est ici question de rester jusqu’à une semaine à la surface de la Lune. 

Ces ambitions confrontent la Nasa à de nouvelles contraintes : comment manger ou boire sur la Lune ou encore comment réaliser correctement des expériences sur place. Enfin, Artemis doit être le programme qui prépare aux rêves des générations futures, écrit l’astrophysicien Paul Sutter. Avec en ligne de mire, la vie sur la Lune, mais aussi le premier pas sur Mars.
 

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