L’inflation mondiale devrait passer d’une moyenne annuelle de 6,7% en 2023 à 5,8% en 2024, puis à 4,3% en 2025, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) publiées hier.
Dans son dernier rapport annuel sur l’économie mondiale (WEO), publié hier à l’occasion des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), le FMI a révisé en légère baisse ses prévisions de croissance de l’économie mondiale pour 2025, attendue désormais à 3,2% comme en 2024.
Ainsi, les projections de croissance restent pratiquement inchangées par rapport à celles figurant dans l’édition de juillet 2024. Le FMI explique cette révision par un ralentissement attendu pour les principaux pays émergents, avec au premier rang la Chine, la Russie ou le Mexique.
Le FMI s’est également inquiété d’une hausse de l’incertitude au niveau mondial du fait d’une multiplication des risques, tant géopolitiques qu’économiques, parmi lesquels les conflits, les troubles sociaux et les phénomènes météorologiques extrêmes, qui ont également, selon le FMI, entraîné des révisions à la baisse des perspectives pour l’Afrique subsaharienne et la région Moyen-Orient et Asie centrale.
Ces abaissements des prévisions ont été toutefois compensés par les révisions à la hausse des perspectives pour les pays émergents d’Asie, où la croissance a été renforcée par la forte augmentation de la demande de semi-conducteurs et de composants électroniques, alimentée par d’importants investissements dans l’intelligence artificielle.
Selon les dernières prévisions, la croissance mondiale s’établirait à 3,1% d’ici cinq ans, un niveau qui reste médiocre si on le compare à la moyenne prépandémique. «Des vents contraires structurels persistants, comme le vieillissement de la population et la faible productivité, freinent la croissance potentielle dans de nombreux pays», explique le document du FMI. Et de poursuivre : «Les déséquilibres cycliques se sont atténués depuis le début de l’année, ce qui a permis de mieux aligner l’activité économique sur la production potentielle dans les principales puissances économiques.»
Ce qui a permis de réduire les écarts entre les taux d’inflation des différents pays et à faire baisser l’inflation mondiale dont le taux devrait passer d’une moyenne annuelle de 6,7% en 2023 à 5,8% en 2024, puis à 4,3% en 2025.
Cependant, l’inflation des prix des services reste élevée dans de nombreuses régions, selon la même source. «Ce qui souligne l’importance de comprendre les dynamiques sectorielles et de moduler la politique monétaire en conséquence», préconise le FMI, qui prévient par ailleurs : «Des poussées de volatilité soudaines sur les marchés financiers, comme au début du mois d’août, pourraient durcir les conditions financières et peser sur l’investissement et la croissance, en particulier dans les pays en développement, où les importants besoins de financement extérieur à court terme pourraient entraîner des sorties de capitaux et un surendettement.»
«Poussées de volatilité soudaines»
A prévoir également, selon le Fonds, d’autres perturbations dans le processus de désinflation. Ce qui sera déclenché «par de nouvelles flambées des prix des produits de base dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes». Comme conséquences : les Banques centrales auraient des difficultés à assouplir leur politique monétaire. «Ce qui compliquerait grandement la politique budgétaire et menacerait la stabilité financière», avertit l’institution financière.
Et ce, avant de prévenir sur la montée des tensions sociales, qui «pourrait provoquer des troubles civils, nuire à la confiance des consommateurs et des investisseurs et potentiellement retarder l’adoption et la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires». Face à de tels risques, le FMI préconise un changement de braquet de la politique budgétaire, qui s’impose «de toute urgence» pour garantir la viabilité de la dette publique et pour reconstituer les marges de manœuvre budgétaires.
Il s’agit aussi d’adapter le rythme de l’ajustement à chaque pays. «Des réformes structurelles sont requises pour améliorer les perspectives de croissance à moyen terme, mais il convient de continuer à aider les personnes les plus vulnérables et à préserver les dispositifs de protection sociale», recommandent les rédacteurs du rapport.
FMI et BM : Le gouverneur de la Banque d’Algérie aux réunions annuelles
Le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Salah Eddine Taleb, participe, du 21 au 26 octobre à Washington, aux Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). C’est ce qu’indique la BA dans un communiqué rendu public hier. Lors de ces assemblées, plusieurs sujets importants seront abordés, notamment les défis de la politique monétaire post-pandémique et les perspectives de réformes du Fonds, en vue de répondre aux besoins de ses pays membres en matière de développement économique, a précisé la même source.
A cette occasion, M. Taleb prendra part, en sa qualité de représentant de circonscription de pays, à la session plénière du Comité monétaire et financier international (IMFC) du FMI et prononcera une allocution. En parallèle, il prendra également part à la réunion des pays du Menap (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan) avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, ainsi qu'à des rencontres dans le cadre du Caucus africain et également avec le chef du département des marchés monétaires et capitaux ainsi que le chef du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds. L'agenda du gouverneur de la BA comprend également des rencontres bilatérales avec ses homologues de Banques centrales, a souligné la même source.