Le football algérien est dans un état de putréfaction avancé. Il ne se passe pas un jour sans mauvaise nouvelle sur sa santé déclinante.
Le drame, c’est qu’une forme de résignation, d’un abandon généralisé s’est installé dans la sphère footballistique gangrénée par l’arrivisme, l’affairisme et, surtout, la non-observation des statuts et règlements par ceux qui sont appelés à veiller sur leur application, les prétendus «responsables» à tous les étages de la pyramide du football. Ce qui s’est passé ces derniers jours dépasse tout entendement.
Des membres élus du Bureau fédéral ont cumulé deux mandats électifs durant une année sans être inquiétés. Pourtant, la loi est claire. Elle interdit scrupuleusement le cumul de mandats électifs au sein des instances et organes sportifs.
Des membres du Bureau fédéral, au nombre de quatre, avaient deux casquettes, celles de président de ligue et membre du Bureau fédéral. Ils n’ont jamais été inquiétés ni par la tutelle (MJS), ni par la fédération. Alors que la loi les obligeait à choisir un camp au terme du premier mois de leur élection, ils ont formalisé leur démission de leur ligue respective tout en gardant un pied et un œil au sein de la ligue.
Ces derniers jours, deux membres du Bureau fédéral (Benhamza et Oukali) ont manifesté leur intention d’abandonner leur mandat du Bureau fédéral pour retourner au bercail que leurs affidés ont gardé bien au chaud durant une année.
Le problème a surgi lorsque leur lettre de démission de leur ligue respective a fuité en début de semaine. Les deux membres cités n’ont pas le droit de récupérer leur mandat à la tête de la ligue dont ils ont démissionné depuis exactement un an.
Convaincus qu’ils n’allaient pas survivre à la prochaine Assemblée générale ordinaire de la FAF ils ont décidé d’opérer un repli sur leur ancienne ligue pour prolonger leur survie dans les rouages du football.
Ce qui est grave, c’est l’absence totale de réaction de la FAF. Elle qui doit protéger le football et veiller au respect des lois et règlements, a totalement démissionné et laissé le champ libre à ceux qui violent les statuts et les textes. Benhamza, Oukali, ni tout autre dirigeant de la fédération n’a le droit de violer la loi. Les deux ont démissionné de leur ancienne ligue en mai 2021.
En avril 2022, ils ont décidé de récupérer «leur trône» d’une manière tout à fait illégale, odieuse et irrespectueuse de la loi et la morale. Ensuite, eux et leurs semblables viendront chanter le respect et l’application des statuts et règlements.
Ces pratiques ne cesseront jamais et le football ne se relèvera pas. Il est en état de putréfaction à cause de ces réflexes et pratiques malsaines. Le président de la fédération laisse faire, le secrétaire général qui doit obligatoirement l’alerter sur ces dépassements ne semble pas concerné par ce qui se passe.
La fédération est devenue un champ de course privilégié des intérêts sordides et étroits au détriment du football. Avec ces acteurs, le football algérien ne se relèvera jamais. Pour l’achever, y a pas mieux. N’est-ce pas monsieur le président et les membres du Bureau fédéral ?