L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté les gouvernements à cesser de subventionner la culture du tabac et à soutenir des cultures plus durables, à l’approche de la Journée mondiale sans tabac. Le tabac est responsable de 8 millions de décès par an, et pourtant les gouvernements du monde entier dépensent des millions pour soutenir les plantations de tabac», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, dans un communiqué rendu public vendredi.
«En choisissant de cultiver des aliments plutôt que du tabac, nous donnons la priorité à la santé, nous préservons les écosystèmes et nous renforçons la sécurité alimentaire pour tous», a-t-il souligné. Un nouveau rapport de l’OMS met d’ailleurs en lumière les méfaits de la culture du tabac et les avantages d’un passage à des cultures vivrières plus durables pour les agriculteurs, les communautés, les économies, l’environnement et le monde en général.
Le document dénonce également l’industrie du tabac qui piège les agriculteurs dans un cercle vicieux d’endettement et de dépendance. «La culture du tabac nécessite des investissements importants en fournitures et en services tels que les semences, les engrais et les pesticides. Par ce processus, les agriculteurs finissent par dépendre et s’endetter auprès des sociétés transnationales de tabac ou des négociants intermédiaires», a déclaré Ruediger Krech, directeur de la promotion de la santé à l’OMS, lors d’un point presse à Genève. «Les cultivateurs de tabac sont exposés aux pesticides chimiques, à la fumée de tabac et à une quantité de nicotine équivalente à celle contenue dans 50 cigarettes, ce qui entraîne des maladies telles que les affections pulmonaires chroniques et l’empoisonnement à la nicotine», a fait observer M. Krech.
Selon l’OMS, c’est dans ce contexte que les agences onusiennes se sont données la main pour combattre le fléau. L’OMS, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont soutenu l’initiative «Fermes sans tabac». Ce soutien permet aux agriculteurs de rompre les contrats avec l’industrie du tabac et de se tourner vers des cultures vivrières alternatives qui contribueront à nourrir leurs communautés au lieu de nuire à leur santé.