Seize civils ont été tués et 18 autres blessés lundi dans un bombardement des paramilitaires contre un camp de déplacés frappé par la famine dans la région du Darfour, dans l’ouest du Soudan, a indiqué hier un groupe de secouristes, cité par l’AFP. L’attaque a eu lieu à Al-Facher, la capitale du Darfour-Nord qui est assiégée depuis plus de six mois par les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), en guerre contre l’armée régulière depuis avril 2023.
Les FSR ont visé avec leur artillerie un marché du camp de déplacés d’Abou Chouk tôt lundi, a déclaré un groupe de secouristes bénévoles de Abou Chouk, faisant état de 16 civils morts et 18 autres blessés. En décembre, selon des agences de l’ONU s’appuyant sur un rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC), la famine s’est installée dans trois camps de déplacés au Darfour-Nord, dont Abou Chouk, frappant aussi les habitants et les communautés déplacées dans les monts Nouba, dans la région du Kordofan-Sud (sud).
La famine a déjà été déclarée à Zamzam, un autre camp de déplacés à Al-Facher. Al-Facher, une ville de deux millions d’habitants assiégée par les FSR depuis mai, a connu certains des pires combats de la guerre alors que l’armée se bat pour conserver son dernier bastion dans la vaste région du Darfour. La quasi-totalité du Darfour est aux mains des FSR, qui ont également pris le contrôle de pans entiers de la région du Kordofan, au sud. L’armée régulière contrôle toujours le nord et l’est du pays. La région de Khartoum est divisée entre les deux camps. La guerre au Soudan a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et déraciné plus de 12 millions de personnes, créant la pire crise de déplacement au monde, selon les Nations unies. L’IPC a déclaré que 24,6 millions de personnes, soit environ la moitié de la population du Soudan, devraient être confrontées à «des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë» d’ici mai.
L’armée et les FSR ont été accusées d’avoir bombardé de manière aveugle des civils et des installations médicales ainsi que d’avoir délibérément attaqué des zones résidentielles.