Au moins 20 personnes ont été tuées vendredi dans les attaques de plusieurs villages dans le centre du Mali en proie aux exactions des groupes djihadistes, ont indiqué hier un responsable associatif, un élu local et une source sécuritaire, cités par l’AFP. «Six villages de la région de Bandiagara ont été attaqués hier (vendredi) par les djihadistes.
Des greniers ont été brûlés, des populations ont fui. Il y a aussi une vingtaine de morts», a déclaré samedi un élu local sous couvert d’anonymat. «Cinq villages de la région de Bandiagara ont été attaqués vendredi. On dénombre 21 morts et de nombreux blessés», a confirmé une source sécuritaire malienne. «Ces attaques terroristes visent à faire fuir les populations pour installer le chaos», a-t-il ajouté.
Bocary Guindo, un responsable d’une association qui regroupe de jeunes dogons, a assuré sur les réseaux sociaux que le bilan était de plus de 20 morts après des attaques dans les localités de Bourari (15 morts), Madina (2), Banguel Toupè Singuel (2), Gaza (5). D’autres villages comme Massasegué et Sonfounou ont été incendiés, a-t-il précisé.
Atrocités
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements de groupes affiliés à Al Qaïda et à l’organisation Etat islamique et aux violences de groupes communautaires et crapuleux.
Le week-end passé, au moins sept personnes ont déjà été tuées dans une attaque dans le centre.
En septembre, des djihadistes ont attaqué avant l’aube l’école de la gendarmerie et donné l’assaut à l’aéroport militaire de Bamako, une attaque inédite dans la capitale malienne depuis 2016. Si aucun bilan officiel n’a été donné, des sources sécuritaires ont fait état de plus de 75 morts et plus de 250 blessés.
Depuis qu’ils ont pris le pouvoir lors de coups d’Etat en 2020 et 2021, les militaires ont rompu la vieille alliance avec l’ancienne puissance dominante française. La mission de stabilisation de l’ONU au Mali (Minusma) a aussi pris fin en 2023, à la demande pressante de la junte.
Depuis, les «atrocités » commises contre les civils par l’armée malienne et son allié russe, ainsi que par les jihadistes, se sont poursuivies, a dénoncé l’ONG Human Rights Watch il y a une dizaine de jours.
Ces attaques djihadistes mettent à mal la rhétorique de la junte au pouvoir depuis 2020, qui affirme que sa stratégie de rupture, ses nouveaux partenariats étrangers et un effort militaire accru ont permis d’inverser la tendance face aux djihadistes.
Afrique de l’Ouest et centrale : Difficultés à se nourrir pour 20 millions de personnes
Plus de 40 millions de personnes éprouvent des difficultés à se nourrir au cours de la saison post-récolte de 2024 en Afrique de l’Ouest et centrale, une région confrontée à une «profonde crise alimentaire», ont mis en garde les Nations unies, appelant à une action humanitaire renforcée et des solutions durables à la crise. Selon une nouvelle analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), ce chiffre devrait passer à 52,7 millions d’ici à la mi-2025, dont 3,4 millions de personnes confrontées à des niveaux d’urgence de la faim (Phase 4). Les chiffres globaux de la sécurité alimentaire comprennent les données du Cadre Harmonisé pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale et celles de l’IPC pour la République centrafricaine. Malgré une baisse marginale du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë par rapport à l’année dernière - liée à l’amélioration de la sécurité et à des précipitations supérieures à la moyenne dans certaines régions du Sahel - l’insécurité alimentaire s’aggrave. Le nombre de personnes confrontées à des niveaux d’urgence de la faim (phase 4 de l’IPC/CH) a augmenté de 70 % pendant la saison post-récolte et de 22 % de juin à août 2025 pendant la période de soudure.