Des annonces seront faites prochainement sur une possible augmentation des livraisons de gaz algérien en direction de la France, a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, au lendemain de la visite du président Emmanuel Macron en Algérie.
Selon la radio Europe 1, reprise par l’AFP, des négociations sont actuellement en cours entre le groupe énergétique français Engie, dont la présidente Catherine MacGregor faisait partie de la délégation officielle, et des responsables algériens pour porter cette augmentation jusqu’à 50% des volumes actuels.
«Je ne peux pas le confirmer», a déclaré M. Véran sur la chaîne BFMTV, arguant qu’il n’avait «pas à commenter ce qui relève de la diplomatie française et de la diplomatie algérienne».
Cependant, «des annonces seront faites prochainement», a-t-il ajouté, précisant qu’il y avait eu «rapprochement dans le cadre du déplacement» d’Emmanuel Macron, de jeudi soir à samedi après-midi.
Durant son déplacement, le président français a souligné que la France «dépend peu du gaz dans son mix énergétique, à peu près 20%, et dans cet ensemble, l’Algérie représente 8 à 9%». «On n’est pas dans une dynamique où le gaz algérien pourrait changer la donne», a-t-il aussi fait valoir, observant que la France avait déjà «sécurisé ses volumes» pour l’hiver, avec des stocks constitués à 90%.
L’Algérie a récemment conclu des accords avec l’Italie pour augmenter ses livraisons d’ici la fin de l’année via le gazoduc Transmed, dont elle est devenue le premier fournisseur devant la Russie, après la guerre en Ukraine.
Depuis début 2022, l’Algérie a fourni à l’Italie 13,9 milliards de mètres cubes, dépassant de 113% les volumes programmés auparavant. L’Algérie est le premier exportateur africain de gaz et fournit environ 11% du gaz consommé en Europe.
L’Europe se trouve, rappelle-t-on, au milieu d’une tempête énergétique sans précédent. Les prix de l’électricité ont flambé. Au cours des derniers mois, trois chocs simultanés ont poussé l’Union européenne (UE) vers la pire crise énergétique qu’elle n’ait jamais connue. Le premier choc, qui affecte les marchés mondiaux de l’énergie, est une séquelle de la pandémie.
Au plus fort de la crise due à la Covid-19, en 2020-2021, les investissements dans le pétrole et le gaz ont fortement diminué, entraînant un profond déséquilibre entre l’offre et la demande d’énergie. Dès lors, tous les marchés des carburants ont connu une pénurie d’approvisionnement et des prix élevés. Ensuite est venu le choc russe, qui a commencé bien avant la guerre en Ukraine, le 24 février.
Depuis le printemps, la Russie se sert de ses approvisionnements restants comme d’un levier pour obliger les différents pays à assouplir les sanctions sur les transactions financières et les technologies.
Depuis début juillet, elle n’envoie plus qu’un tiers des volumes prévus. Les prix du gaz dans l’UE ont par conséquent plus que décuplé et les gouvernements européens essaient de protéger les consommateurs contre ce choc tarifaire, en distribuant des milliards de subventions. Ces tentatives n’aboutissent pas pour le moment.
La crise prend ainsi de court toute l’Europe qui comptait sur les plans de relance post-Covid pour amorcer une transition énergétique, afin de sortir des énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre, en développant les renouvelables ou l’hydrogène. A. Z. et agences