Crise du Soudan : Les belligérants promettent une nouvelle trêve

22/05/2023 mis à jour: 00:08
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Les combats font toujours rage à Khartoum

De nouveaux combats ont éclaté hier à Khartoum, quelques heures après l’annonce d’un cessez-le-feu d’une semaine accepté par l’armée et les paramilitaires en lutte pour le pouvoir au Soudan, censé commencer dans la soirée d’aujourd’hui, selon l’AFP.

Les médiateurs américains et saoudiens ont annoncé avoir obtenu des deux camps, après deux semaines de négociations à Djeddah, en Arabie Saoudite, une trêve de sept jours qui «entrera en vigueur (…) le 22 mai». Cette fois, assurent Riyad et Washington, «l’accord conclu à Djeddah a été signé par les parties et sera appuyé par un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu soutenu par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et (la communauté) internationale».

Mais en plus d’un mois de guerre, une dizaine de trêves ont déjà été annoncées puis aussitôt violées. Depuis le 15 avril, la guerre entre l’armée du général Abdel Fattah Al Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait un millier de morts dans ce pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvres du monde, et plus d’un million de déplacés et de réfugiés. 

Les infrastructures ont payé un lourd tribut : la quasi-totalité des hôpitaux de Khartoum et du Darfour, frontalier du Tchad, ne peuvent plus opérer, et les médecins dénoncent les bombardements d’établissements de santé par l’armée de l’air ou l’artillerie des FSR. Les humanitaires réclament des couloirs sécurisés pour acheminer médicaments, nourriture et carburant afin de relancer des services déliquescents depuis des décennies. Les deux généraux rivaux ont évincé ensemble les civils du pouvoir par un putsch en octobre 2021. 
 

Discorde

Mais l’union sacrée a fini par s’effriter : le 15 avril, ils sont entrés en guerre et vendredi, le général Al Burhane a remplacé le général Daglo au poste de numéro deux du pouvoir militaire par Malik Agar, un ancien rebelle qui a signé en 2020 la paix avec Khartoum. Il a également nommé trois de ses fidèles au sommet de l’armée. Malik Agar a déclaré samedi vouloir «arrêter la guerre et s’asseoir à la table des négociations». 

Mais pour lui, les négociations passent par l’intégration des FSR à l’armée régulière, le point de discorde entre les deux généraux qui a déclenché la guerre actuelle. «La stabilité du Soudan ne pourra être rétablie que par une armée professionnelle et unifiée», a-t-il affirmé. 

Les deux généraux, qui depuis le début de la guerre s’invectivent par médias interposés, ne se sont pas exprimés depuis cette annonce. Al Burhane est un «criminel» qui veut réinstaurer la dictature militaro-islamiste de Omar El Béchir, démis en 2019, accuse Daglo. Daglo est à la tête de «milices soutenues par l’étranger», avec des «mercenaires» venus d’ailleurs pour détruire le Soudan, répond Al Burhane.

Dans un pays aux banques fermées et aux convois d’approvisionnement interrompus par les combats, les vivres se font de plus en plus rares et la plupart des usines agroalimentaires ont été détruites ou pillées. 

Plus d’un Soudanais sur deux a besoin d’aide humanitaire, selon l’ONU, un chiffre jamais atteint dans ce pays de 45 millions d’habitants. Si la guerre se poursuit, un million de Soudanais supplémentaires, prévoit l’ONU, pourraient se réfugier dans les pays voisins, qui redoutent une contagion. L’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, est parti samedi pour New York où il doit s’adresser aujourd’hui au Conseil de sécurité.

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