Crise au Soudan : Les belligérants s’accordent sur une journée de trêve

10/06/2023 mis à jour: 00:01
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La population soudanaise est prise entre deux feux

L’armée et les paramilitaires en guerre au Soudan se sont «accordés» sur un cessez-le-feu de 24 heures, négocié par les médiateurs américain et saoudien, a annoncé hier la diplomatie de la monarchie du Golfe où se tiennent les pourparlers. «Les représentants des forces armées soudanaises et les FSR se sont accordés sur un cessez-le-feu dans tout le pays à partir de (samedi) 10 juin à 6 heures, heure de Khartoum», (04h00 GMT), ont annoncé l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis, selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères du royaume du Golfe, cité par l’AFP. 

Les parties se sont engagées à cesser les violences pendant la durée de la trêve et à permettre «l’arrivée de l’aide humanitaire dans tout le pays». Washington et Riyad disent partager la «frustration» des Soudanais après le non-respect des précédentes trêves. «Si les parties ne respectent pas le cessez-le-feu de 24 heures, les médiateurs devront envisager d’ajourner les discussions de Djeddah», ont prévenu les médiateurs. 

Cette annonce intervient alors que les précédentes trêves n’ont quasiment jamais été respectées depuis que le conflit a éclaté le 15 avril entre les troupes du général Abdel Fattah Al Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. Riyad a déclaré la semaine dernière chercher avec Washington à «poursuivre les discussions» pour parvenir à un cessez-le-feu «effectif», après que les négociations aient été officiellement suspendues. Mais, selon la diplomatie saoudienne, des émissaires de l’armée et des paramilitaires se trouvent toujours à Djeddah. 

«Persona non grata»

En visite mercredi à Riyad, où il a rencontré ses homologues des pays du Golfe, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a assuré que les Etats-Unis et le royaume wahhabite souhaitent «poursuivre leur solide coopération et mettre fin aux combats au Soudan». Jeudi, l’émissaire de l’ONU au Soudan, l’Allemand Volker Perthes, a été déclaré persona non grata par le gouvernement soudanais. Khartoum l’accuse d’avoir une responsabilité dans la guerre. 

«Le gouvernement de la République du Soudan a notifié au secrétaire général des Nations unies qu’il a déclaré Volker Perthes (...) persona non grata à compter d’aujourd’hui», a annoncé jeudi, dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères. 

Cette décision a été prise «parce que (M. Perthes) a pris position pour certains partis politiques et insisté que la vie politique n’inclut que certains partis et en exclut d’autres», a expliqué une source gouvernementale sous le couvert de l’anonymat. Le gouvernement «avait demandé aux Nations unies» que V. Perthes «soit remplacé», et face à leur refus, «n’avait pas d’autre choix que de prendre cette décision», a indiqué cette source. Fin mai, dans une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al Burhane, a réclamé le limogeage du diplomate, l’accusant d’être responsable de la guerre. 

Ce dernier, qui était jeudi à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour une série d’entretiens diplomatiques, selon l’ONU, a alors reçu la «confiance absolue» de A. Guterres, ainsi que de plusieurs pays du Conseil de sécurité des Nations unies. 

Le diplomate onusien a admis avoir été «pris par surprise» lorsqu’a éclaté la guerre, qui a fait plus de 1800 morts, selon l’organisation Acled, spécialisée dans la collecte d’informations dans les zones de conflit, et deux millions de déplacés et réfugiés, selon l’ONU.

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