Cours du pétrole et tensions géopolitiques : Des banques tablent sur un prix du baril à trois chiffres

06/10/2024 mis à jour: 04:39
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Photo : D. R.

La banque américaine Goldman & Sachs s’attend à une hausse des prix du pétrole de 20 dollars le baril dans le cas d’une réduction de l’offre iranienne. Selon Dan Struyven, coresponsable de la recherche mondiale sur les matières premières chez Goldman & Sachs, «si la production de l’Iran diminuait durablement d’un million de barils par jour, les prix mondiaux du pétrole pourraient connaître cette forte hausse dès l’année prochaine».

Ce scénario ne serait possible que si l’OPEP+ ne réagirait pas en augmentant sa propre production afin de combler le manque de pétrole iranien. Dans ce cas, le prix du baril augmenterait de 10 dollars, indique le même analyste. L’OPEP+, explique Amrita Sen, cofondatrice d’Energy Aspects, dispose de réserves suffisantes pour compenser le choc de la diminution de l’offre iranienne.

Les analystes occidentaux comptent sur l’Arabie Saoudite pour augmenter sa production de 3 millions de barils par jour, ainsi que les Emirats arabes unis de 1,4 million de baril par jour, afin de compenser le manque de 3,5 millions de barils de pétrole iranien, dont 1 million exporté à destination de la Chine. Le Kazakhstan se distinguerait, par ailleurs, par son non-respect des quotas de production imposés par l’OPEP+. Il aurait produit 6,55 millions de tonnes de pétrole en septembre, soit l’équivalent de 1,64 million de BPJ, en hausse par rapport à son quota de 170 000 bpj.

Des perturbations plus importantes dans l’ensemble de la région du Golfe, comme des attaques contre des infrastructures pétrolières d’autres producteurs ou la fermeture du détroit d’Ormuz, pourraient faire grimper les prix du pétrole à des niveaux bien plus élevés, atteignant potentiellement des prix à trois chiffres. Il s’agit d’un seuil jamais atteint par les cours depuis août 2022. Pour rappel, le prix du baril de Brent avait atteint son plus haut en mars 2022 (jamais atteint depuis 2008) avec 139 dollars le baril, en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

La banque suédoise Seb prévoit même de son côté que le prix du baril pourrait bondir à 200 dollars dans le cas de destruction des installations en Iran. «Si vous supprimez les infrastructures pétrolières en Iran, le baril peut facilement atteindre les 200 dollars ou plus», estime Bjarne Schieldrop, analyste en chef des matières premières au sein de ladite banque suédoise. 

L’entité sioniste a menacé de mener des attaques contre les infrastructures iraniennes, ce qui accroît le risque d’embrasement dans la région et menace de bloquer le passage du détroit d’Ormuz, essentiel pour le transport de pétrole. Situé entre l’Iran et Oman, ce détroit relie sept pays producteurs de pétrole de la région du Moyen-Orient aux grands marchés mondiaux avec un volume de transit journalier de 17 millions de barils. 

Le président américain a affirmé, dans une déclaration vendredi, que «les Israéliens n’ont pas encore décidé de la façon dont ils allaient riposter, c’est en discussion». Et d’ajouter : «Si j’étais à leur place, je réfléchirais à d’autres options que de frapper les champs pétroliers.» Des analystes estiment par contre que l’entité sioniste pourrait procéder aux attaques dès ce week-end universel «au moment où personne ne s’y attend». 

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