Depuis la nuit des temps et à chaque évocation d’un derby entre clubs algériens et ceux du pays frère voisin la Tunisie, la passion et l’engagement ont été de tout temps présents lors des confrontations.
Pour les compétitions concernant le deuxième tour retour des préliminaires de la LDC africaine (MCA- US Monastir) et celle de la Coupe de la CAF (USMA- Stade Tunisien) la CAF avait désigné deux arbitres connus sur la place arbitrale africaine et surtout expérimentés. Le Sud-Africain Tom Abongile et le Soudanais Sabri Mohamed Fadel. La démarche arbitrale prônée pour la direction de ces deux confrontations fut différente.
Car, si l’arbitre sud-africain a très mal préparé son match en ne prenant aucune disposition préventive, il a failli, par son laxisme, son approche d’analyse et de lecture du jeu, emmener la confrontation retour entre le Mouloudia d’Alger et l’Union sportive de Monastir à la dérive disciplinaire.
Du côté des Tunisiens, ils ont agi de la sorte pour perturber la concentration des Mouloudéens, car connaissant parfaitement l’état d’esprit des Algériens, on dirait un match des années 70/80 où la provocation des Tunisiens était une démarche collectivement prônée et même ordonnée comme stratégie d’action. Le résultat de l’aller en faveur des Tunisiens les a poussés à jouer la montre et avec les nerfs des joueurs.
D’ailleurs, devant sa passivité à juguler promptement et dans l’œuf les actes d’anti-jeu et de simulation d’être victime d’agression perpétrés certains joueurs tunisiens (l’exemple du capitaine Moses en est l’illustration), Tom Abongile, d’habitude à l’esprit alerte et disposant d’une bonne dose d’appréciation, n’a été que l’ombre de lui-même. En plus de cette passivité fonctionnelle, l’assistant en charge de la ligne d’attaque du MCA l’a privé d’un but valable pour un signalement erroné d’une position de hors-jeu à la 77’ de jeu.
En revanche, pour la direction du match USMA – Stade Tunisien, le Soudanais Sabri Mohamed Fadel s’en est bien tiré pour avoir pris en considération les ingrédients du derby entre voisins particulièrement le score de l’aller. Cet arbitre a tout de suite pris ses dispositions pour ne pas permettre la provocation et l’anti-jeu.
Pour préserver un résultat technique, les joueurs ont le droit de jouer la comédie, par moments du cirque et même de la provocation de manière à faire sortir le match de son cadre sportif, mais ils oublient qu’il y a sur le terrain, un arbitre. Il est vrai, par souci d’uniformisation, que les arbitres doivent appliquer le même règlement partout où ils sont appelés à diriger avec la même démarche de maitrise pour ne pas tolérer les écarts et l’anti-jeu en évitant de fausser les résultats.
En somme, deux derbies entre clubs de pays voisins, avec le même comportement des visiteurs, ont été dirigés différemment. En conclusion «Même si la même fenêtre, tous ne voient pas la même chose. La vue dépend du regard» (Alda Merini).