Les révélations concernant le «Marocgate», retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen (UE), ne sont que «la partie émergée de l’iceberg», a indiqué le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, soulignant que d’autres eurodéputés et institutions européennes sont impliqués dans ce vaste réseau de corruption dirigé par Rabat. «Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg parce qu’il y a plusieurs eurodéputés et je dirais même d’autres institutions européennes qui sont impliqués dans ces réseaux (de corruption)», a affirmé M. Sidati dans une déclaration à l’APS en marge des travaux du 16e congrès du Front Polisario qui se tient du 13 au 17 janvier dans la wilaya de Dakhla, dans les camps de réfugiés sahraouis. Il a relevé que cette situation a créé «une sorte de statu quo concernant la question du Sahara occidental au sein du Parlement européen». «Nous avons eu affaire à des agissements du Maroc qui ont finalement abouti grâce à cette complicité et à cet activisme de députés européens impliqués dans des réseaux de corruption manipulés» par le régime du makhzen, a-t-il dénoncé. Selon le responsable sahraoui, ces eurodéputés corrompus que le Maroc a soudoyés en contrepartie d’un alignement sur ses thèses au Sahara occidental «s’assignaient pour objectifs deux choses». «Il s’agit de ne pas passer outre la situation des droits de l’homme au Maroc (...) et éviter qu’il y ait une quelconque mention concernant le Sahara occidental, d’autant plus que le Parlement européen a toujours eu une tradition de soutien au droit à l’autodétermination et aux droits fondamentaux du peuple sahraoui», a-t-il fait observer. Le représentant du Front Polisario en France a, en outre, regretté le fait «qu’au lieu de continuer sur la base des valeurs de démocratie, de liberté et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la position des eurodéputés et de certaines institutions européennes a été déviée». A ce titre, M. Sidati a fait remarquer qu’outre plusieurs eurodéputés, des comités et des commissions du Parlement européen sont également impliqués dans ces affaires de corruption, citant, à titre d’exemple, les Commissions des affaires étrangères, des droits de l’homme, de la pêche et de l’agriculture. «C’est tout le mécanisme du Parlement européen qui est impliqué, d’où la nécessité pour cette institution européenne de faire son mea culpa et reprendre sa position de soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui», a-t-il indiqué.