7. Mesures organisationnelles
Suivi et évaluation parmi les 10 actions identifiées dans les axes majeurs des mécanismes d’évaluation et de suivi et des mesures organisationnelles, 4 ont été réalisées dans le cadre des mesures organisationnelles, mais aucune dans le suivi et l’évaluation. Cela souligne l’urgence de compléter les 6 actions restantes pour une mise en œuvre efficace de la stratégie numérique en Algérie. Les progrès dans les mesures organisationnelles montrent un engagement vers une gestion structurée, mais l’absence de progrès dans le suivi et l’évaluation indique un besoin d’amélioration pour assurer le succès de la transformation numérique. Il est recommandé d’intégrer des méthodologies de suivi et d’évaluation dans les mesures organisationnelles existantes.
Cela permettra de mesurer l’efficacité des actions et d’identifier les ajustements nécessaires. Développer des compétences en suivi et évaluation au sein des équipes est essentiel pour un suivi efficace des progrès et l’ajustement des stratégies.
La mise en place de canaux de communication pour partager les résultats des évaluations et recueillir des retours est cruciale. Cela favorise une culture d’amélioration continue et impliquera toutes les parties prenantes. Une révision régulière des objectifs et méthodes des mesures organisationnelles et des processus de suivi est essentielle pour leur alignement continu avec les besoins de la stratégie numérique.
8. Création d’un écosystème de start-up et d’innovation
Dans les axes majeurs du renforcement de la recherche, du développement et de l’innovation et du développement de l’économie numérique, 33 des 50 actions programmées ont été réalisées, avec 17 encore à pourvoir. Renforcer les liens avec les investisseurs et les marchés internationaux et fournir des ressources supplémentaires aux start-up est essentiel pour stimuler l’innovation.
La création d’un écosystème dynamique pour les start-up technologiques nécessite l’établissement d’incubateurs, d’accélérateurs et la promotion tous azimuts de fonds de capital-risque, notamment venant du privé, offrant soutien financier, mentorat, formations et conseils en stratégie commerciale. Organiser des hackathons, ateliers et concours stimule la créativité et l’innovation dans le secteur numérique, permettant de tester et présenter des idées innovantes. Les partenariats avec des écosystèmes de start-up internationaux sont importants pour le mentorat et l’expansion globale, favorisant l’échange de connaissances et d’expériences. Les initiatives comprennent le renforcement de la recherche, du développement et de l’innovation à travers des incubateurs et accélérateurs, ainsi que la création de partenariats entre gouvernement, secteur privé et universités pour promouvoir l’innovation et soutenir les jeunes entreprises technologiques. Un cadre réglementaire favorable, incluant des procédures encore plus simplifiées pour la création d’entreprises et des incitations fiscales pour les investissements dans les start-ups réalistes et en accord avec la culture du pays, avec un système de suivi et d’évaluation pour mesurer l’efficacité de cet écosystème et de tout s’y entreprend pour le promouvoir.
9. Développement de «Smart cities»et de projets pilotes
Dans les axes majeurs du renforcement de l’infrastructure des télécommunications, du développement de l’économie numérique et de l’Information et communication, 39 des 52 actions du Programme ont été réalisées, avec 13 restantes. L’accent est mis sur l’implémentation de projets pilotes pour relever des défis urbains spécifiques, avec une évaluation rigoureuse de leur impact. Pour le renforcement de l’infrastructure des télécommunications, il est recommandé de développer des infrastructures à haut débit dans les zones urbaines et d’investir dans des technologies comme la 5G, qui sont indispensables pour les smart cities. Les partenariats public-privé devraient être encouragés pour financer et déployer ces infrastructures. Concernant le développement de l’économie numérique, il est suggéré de soutenir les start-up technologiques, en particulier celles développant des solutions pour les smart cities, via des incitations fiscales et des subventions.
Il est également important de promouvoir des plateformes numériques pour le commerce électronique local et d’intégrer des services numériques dans les administrations publiques, afin d’améliorer l’efficacité et l’accès aux services. En ce qui concerne l’information et la communication, il est conseillé de mener des campagnes de sensibilisation sur les avantages des smart cities et de l’économie numérique, d’intégrer les technologies de l’information dans l’éducation, et d’utiliser les médias et les plateformes en ligne pour partager des études de cas réussies et des pratiques exemplaires de projets de smart cities, tant locaux qu’internationaux. Ces initiatives aideront à préparer les jeunes générations pour l’économie numérique et contribueront à une meilleure compréhension et adoption des technologies nécessaires au montage de smart cities.
10. Renforcer l’Engagement et la Participation Citoyenne
Dans les axes majeurs de l’information et communication et de la valorisation de la coopération internationale, 8 des 16 actions prévues ont été réalisées. L’accent est mis sur l’utilisation de technologies interactives et de réseaux sociaux pour renforcer l’engagement citoyen dans la transformation numérique en Algérie. Cette initiative implique la création de plateformes interactives pour encourager la participation active des citoyens dans les discussions et décisions liées aux projets numériques, promouvant un dialogue inclusif et constructif et permettant aux citoyens d’influencer directement les initiatives numériques.
Un élément-clé de cette stratégie est la valorisation de la coopération internationale. Par des partenariats et des échanges avec d’autres pays, l’Algérie peut s’inspirer des expériences internationales en matière de participation citoyenne, enrichissant ses projets numériques de perspectives et pratiques mondiales. La mise en place de sondages réguliers et de forums de discussion pour recueillir les avis des citoyens est également envisagée. Ces outils permettront de suivre et d’ajuster les projets en fonction des retours des citoyens, assurant que les initiatives numériques répondent aux attentes de la population.
Conclusion
L’importance d’une évaluation historique des programmes de développement du numérique passés ne peut être sous-estimée. Ce travail fournit une base solide pour comprendre les réussites, identifier les lacunes et apprendre des erreurs passées pour mieux appréhender le futur immédiat. L’analyse du Programme e-Algérie nous a permis d’observer, par les chiffres, une avancée significative dans la transformation numérique du pays. Nous avons mis l’accent sur des initiatives-clés, telles que la modernisation des infrastructures. Le renforcement de la synergie entre l’administration et les entreprises, ainsi que l’engagement citoyen actif révèlent un engagement profond envers la création d’un écosystème numérique intégré et dynamique.
Ces initiatives renforcent activement la gouvernance et le cadre réglementaire, elles utilisent astucieusement les ressources existantes en ouvrant la voie à l’adoption de nouvelles technologies. Elles stimulent également une collaboration intersectorielle efficace et améliorent d’une manière significative les compétences en TIC. Elles couvrent des domaines-clés de l’optimisation des ressources, l’intégration de technologies innovantes, la coopération accrue entre les secteurs, le développement des compétences, et l’établissement de règles et de structures de gouvernance solides.
Ces recommandations ont été élaborées pour propulser l’Algérie vers une numérisation méthodique et stratégique. Nous sommes convaincus que le Haut-Commissariat à la numérisation devrait bénéficier grandement de cette analyse des expériences et des résultats du programme e-Algérie. En tenant compte de ces enseignements, le HCN sera mieux équipé pour élaborer une stratégie numérique plus robuste et mieux adaptée aux besoins du pays pour la période 2024-2028. Cette approche garantira une transition harmonieuse et une continuité dans les efforts de numérisation de l’Algérie.
Par Dr Ali Kahlane , Senior consultant formateur
Stratégie et management numérique
Expert en IA, Cybersécurité et IoT
Ex-professeur de l’Ecole militaire polytechnique (ex-ENITA)
*L’auteur de l’article a participé aux travaux d’élaboration du programme e-Algérie, en tant que président de l’Association des fournisseurs de services internet dès 2008.
Documents et plateformes utilisés :
- MPTIC. «e-algérie 2013 (version 2009)».
Document. 490 p.
- MPTIC. «Synthèse du programme e-Algérie 2013» 2008. Document. 40 p.
- Roland Berger. Livrable L1
- Rapport Préliminaire - Version Finale - 2017.03.24». Document.
- Roland Berger. Livrable L2 sur e-Algerie
- Analyse de l’Existant
- Version Finale - 2017.04.27 Document.
- Ali Kahlane. «Observatoire du programme e-Algérie 2013». Suivi de l’application du programme à partir de 2013. Plateforme : Analyse en temps réel utilisant l’IA et l’IE.
- Ali Kahlane. «Observatoire des actions de numérisation en Algérie. 2021. Plateforme : Analyse en temps réel utilisant l’IA et l’IE
- Ali Kahlane. «Implémentation et confortement de la souveraineté numérique en Algérie». 2021. Document. 350p.