Consommation : Enième hausse des prix des fruits et légumes

02/01/2022 mis à jour: 18:17
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Les prix des fruits et légumes ont connu récemment une énième hausse, au grand dam des ménages dont le pouvoir d’achat ne cesse de se détériorer sur fond de stagnation des salaires depuis plusieurs années. Sur les étals à Alger, la tomate a battu un record. Elle est cédée entre 200 et 220 DA le kilogramme, contre 150 DA il y a quelques jours. Les haricots verts sont inabordables, s’affichant à 450 DA le kilo. Le prix des navets et des carottes est de 90 DA, alors que celui des choux-fleurs a atteint 130 DA. Le prix de la pomme de terre, aliment de base en Algérie, a atteint les 80 DA le kilogramme. Pour ce qui est du poivron, son prix varie entre 180 et 200 DA. L’ail, proposé à 900 DA, demeure inabordable pour les petites et moyennes bourses.

Au rayon fruits, les prix sont hors de portée des bourses moyennes. Les oranges, les poires et les pommes locales frisent les 500 et 600 DA. Les raisins sont vendus à 540 DA. Les bananes sont cédées à 330 DA. Les dates ont atteint 550 DA. Selon les commerçants, plusieurs facteurs sont à l’origine de cette hausse de la mercuriale. «La hausse des prix des fruits et légumes remonte à deux semaines. Nous avons enregistré ces deux derniers jours une légère baisse des prix de certains produits agricoles, mais elle reste insuffisante vu la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs», a indiqué Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), joint, hier, par téléphone.

Ce dernier a imputé cette augmentation des prix à la faiblesse de la production nationale agricole, fortement impactée, d’après lui, par la sécheresse qui a affecté durement le pays en 2021. Notre interlocuteur table sur de nouvelles baisses des prix à partir de janvier prochain, aidées par la chute récente des pluies.

Le taux d’inflation en Algérie a fortement augmenté durant les 10 premiers mois de l’année en cours, selon les données fournies par le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Rostom Fadhli. Intervenant la semaine passée à l’occasion d’une rencontre entre la Banque d’Algérie et les banques et établissements financiers du pays, il a affirmé que le taux d’inflation établi en octobre dernier était de 9,2%, soit une hausse de 6 points en une année. Il s’agit d’un niveau record de l’inflation dans le pays qui enregistrait, jusque-là, des taux oscillant entre 3 et 4%.

aInterrogé a propos de la marge bénéficiaire de 20% annoncée par le ministre de l’Agriculture au profit des commerçants, le président de l’ANCA s’est dit favorable à cette décision, à condition d’inclure les charges, dont la location et les transports, dans le calcul de la marge bénéficiaire. «Dans le cas contraire, nous réclamons une marge bénéficiaire de 30%. C’est le seul moyen de lutter contre la spéculation et l’informel», a-t-il plaidé.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a fait savoir, dimanche dernier à Alger, que ses services veillaient, en coordination avec ceux du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, à ce que la marge bénéficiaire des commerçants ne dépasse pas 20%. Il y a deux semaines, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahman, a exhorté son gouvernement à maîtriser la chaîne de distribution des fruits et légumes pour que la marge bénéficiaire n’excède pas le seuil de 20%. 

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