Conservation foncière de Sidi Aïch : Le calvaire des usagers

19/02/2025 mis à jour: 18:12
1579
Des citoyens constatent que ce service public s’est nettement régressé au sein de cette institution ces dernières année

Des citoyens constatent que ce service public s’est nettement régressé au sein de cette institution ces dernières années. Il est 6h. C’est la journée de réception à la conservation foncière de Sidi Aïch, à 45 km au sud de Béjaïa. 

Sur le pilier d’un chantier abandonné, opposé à l’entrée principale du siège, une feuille comportant une liste nominative d’une soixantaine de personnes est accrochée. La plupart des inscrits attendent à l’intérieur de leurs véhicules, à l’abri de ce froid glacial de février, l’arrivée de l’agent qui doit distribuer les tickets. 

D’autres trouvent refuge dans ladite ossature dont les travaux sont à l’arrêt depuis longtemps. Deux heures plus tard, une foule, composée d’hommes et de femmes de tous âges, est massée impatiente devant le portail. Les discussions tournent autour des affaires de justice dans les sections et chambres foncières, des erreurs cadastrales portées sur des propriétés et d’autres débats où chacun y va de sa propre analyse, et l’on s’échange les expériences et les conseils sur les procédures administratives à suivre. 

A 8h30, le fonctionnaire chargé de l’accueil arrive enfin avec les coupons d’attente qu’il se contentera de distribuer pendant que des volontaires parmi la foule font l’appel selon l’ordre établi dans la liste. «Il y a des fois où les gens rentrent bredouille, puisque le service traite les dossiers d’un nombre bien déterminé de personnes», apprend-on sur-place. 

«Dans ce cas, vous êtes prié de revenir un autre jour, soit un lundi ou un mercredi, et il faut se réveiller à l’aube pour espérer décrocher un ticket», nous explique un citoyen. Couvrant une quinzaine de communes avoisinantes, les citoyens y sont pourtant reçus uniquement les lundis et mercredis matin. «Cela fait des semaines que je viens pour récupérer mon livret foncier, et à chaque fois on me dit que ce n’est pas encore signé !», clame un septuagénaire à qui veut bien l’entendre. 

Comme lui, des dizaines de mécontents expriment leur colère dans les couloirs de cet organisme public, où les renseignements, les dépôts des demandes de documents ainsi que leur récupération se font au même bureau, créant une immense anarchie et surtout des lenteurs. 

Lenteur

D’aucuns n’ignorent que la vraie solution à tout ce calvaire est l’informatisation des services de la conservation foncière. Néanmoins, une meilleure organisation pourrait améliorer la prise en charge des citoyens. 

D’autant plus qu’il n’existe aucune réglementation, d’après les initiés, imposant l’ouverture des guichets que deux matinées par semaine, notamment pour les renseignements et le retrait des documents. Tout le monde s’accorde à dire que le service public s’est nettement régressé au sein de cette institution ces dernières années, comparé à celui d’Amizour ou d’Akbou. Avoir une simple copie de fiche parcellaire est devenu un processus complexe et difficile pour les demandeurs. 

Ce papier officiel, exigé par les notaires et l’administration, se faisait établir en moins d’une semaine il y a encore quelques années de cela. Ithri Belatèche

 

Copyright 2025 . All Rights Reserved.