Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné son aval, hier lors du Conseil des ministres qu’il a présidé, pour la révision des pensions de retraite, toutes catégories confondues. Cette révision se veut une «reconnaissance» à l’apport de cette frange au service du pays et tend à «en préserver la protection sociale», selon l’agence de presse officielle APS.
En approuvant cette mesure tant attendue par les retraités, le président Tebboune ouvre ainsi la voie à des augmentations longtemps revendiquées par une frange de la société durement impactée par une inflation galopante et une érosion du pouvoir d’achat qui n’a pas manqué de s’installer dans la durée. «La révision des pensions de retraite vise à maintenir la protection sociale des retraités», a souligné le chef de l’Etat.
Dans le communiqué final sanctionnant les travaux du Conseil des ministres, il est précisé que la revalorisation des pensions et des allocations de retraite pour l’année 2024 concerne les retraités du système de retraite salarié ou non-salarié.
«Le Président a donné son aval pour la révision des pensions de retraite, toutes catégories confondues, compte tenu de l’évolution du niveau de vie, tout en tenant compte des disponibilités financières de l’Etat», lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres. «(…) Il faut préserver la protection sociale de cette frange de la société qui a consenti beaucoup d’efforts pour le pays», a ajouté le communiqué.
Le président de la République a en outre chargé le gouvernement de «réexaminer en profondeur» le dossier de revalorisation des pensions et d’«entamer des études approfondies afin de déterminer le niveau des augmentations», qui seront «approuvées de manière progressive lors du prochain Conseil des ministres», selon le communiqué.
Aussi, il a été demandé, lors du Conseil des ministres, au gouvernement de rechercher de nouveaux modes de financement au profit de la Caisse nationale de retraite (CNR) «afin que ces augmentations soient en phase avec l’évolution de l’économie nationale», selon la même source.
Nouveaux modes de financement de la CNR
Cela veut dire que les augmentations vont dépendre de la capacité de la CNR à rééquilibrer ses finances et à explorer de nouvelles méthodes pour renflouer ses caisses. Cependant, la décision de révision des pensions revêt un aspect symbolique et la nouvelle de cette revalorisation représente bien plus qu’une simple augmentation financière.
Bien que les niveaux d’augmentation et les délais prévus pour leur mise en œuvre n’aient pas été arrêtés, la mesure offre toutefois une lueur d’espoir pour les retraités. La mesure réaffirme, surtout, la volonté des pouvoirs publics de préserver le caractère social de l’Etat dans un contexte bien particulier marqué par de nombreux bouleversements.
Rappelons qu’en 2022, le président de la République avait ordonné des augmentations de 10% pour les pensions inférieures ou équivalant à 15 000 DA, de 5% les pensions allant entre 15 000 à 20 000 DA, de 3% les pensions entre 20 000 à 43 000 DA, outre l’augmentation de 2% des pensions de plus de 43 000 DA.
En mai 2023, le directeur général de la CNR avait, lui, affirmé que la revalorisation annuelle des allocations et pensions de retraite, appliquée avec un taux oscillant entre de 3 et 5%, avait une incidence financière de près de 52 milliards de dinars par an. Il avait alors salué la décision du Conseil des ministres, tenu en avril 2023, relative à la revalorisation annuelle des allocations et pensions de retraite.
Ces décisions «réaffirment encore une fois le maintien du caractère social de l’Etat consacré par la Constitution de 2020, visant à améliorer le niveau de vie des citoyens en général et des retraités en particulier», avait-il déclaré.