Ils sont quelque 300 spécialistes en cardiologie venus d’Algérie, de Tunisie et de France à avoir pris part au Congrès international de cardiologie, organisé à l’initiative du Collège des cardiologues d’Annaba, dont les travaux ont débuté vendredi à l’hôtel Sheraton Annaba.
Cet événement médical majeur a mis en lumière les dernières avancées en cardiologie interventionnelle et les innovations techniques dans la prise en charge des pathologies cardiaques.
D’emblée, la professeure Leïla Manamani, chef du service de cardiologie au CHU d’Annaba, a présenté les défis spécifiques liés aux complications cardiovasculaires chez les patients atteints de cancer. «L’interaction entre les maladies cardiovasculaires et les traitements oncologiques, tels que la radiothérapie, nécessite une coordination étroite entre oncologues et cardiologues. La hausse des cas de cancer impose une approche pluridisciplinaire pour minimiser les risques cardiovasculaires et garantir une meilleure qualité de vie aux patients» a-t-elle souligné.
Lui emboitant le pas, le docteur Mohamed Touati, spécialiste en cardiologie pédiatrique, a insisté sur l’importance du dépistage précoce des malformations congénitales du cœur. Il a expliqué : «Ces anomalies, si elles ne sont pas détectées et traitées à temps, peuvent entraîner des complications graves avec l’âge. Les progrès dans le diagnostic prénatal et les techniques thérapeutiques permettent aujourd’hui une prise en charge rapide et efficace».
L’un des moments forts du Congrès sera animé aujourd’hui par des cardiologues d’une clinique privée, implantée à Annaba.
En effet, la démonstration en direct depuis un bloc d’une intervention de remplacement de valve aortique par cathétérisme cardiaque, une technique innovante réalisée sans chirurgie. Cette opération a été retransmise en temps réel pour les participants. Selon l’un des cardiologues: «Bien que complexe, cette procédure réduit considérablement les risques opératoires et accélère la récupération des patients».
Les échanges ont également porté sur les avancées dans le traitement des maladies thrombo-emboliques, en particulier chez les patients atteints de maladies chroniques comme le cancer.
Partager les connaissances
Des recommandations ont été partagées pour améliorer la prise en charge de ces patients, en intégrant les nouvelles technologies et les protocoles médicaux adaptés.
En Algérie, les maladies cardiovasculaires représentent entre 18 % et 20 % des causes médicales de décès, en faisant la première cause de mortalité dans le pays. Ainsi, les maladies cardiovasculaires continuent de poser un défi sanitaire majeur.
De tels événements sont essentiels pour sensibiliser, partager les connaissances et renforcer la coopération entre les spécialistes. Les participants ont conclu sur la nécessité de renforcer les campagnes de prévention et d’éducation, en ciblant les facteurs de risque tels que l’hypertension artérielle, le diabète et le tabagisme.
Ce Congrès, riche en échanges et en innovations, a réaffirmé l’engagement des professionnels de santé à améliorer la prise en charge des maladies cardiovasculaires dans le pays, tout en s’appuyant sur les avancées technologiques et les meilleures pratiques internationales.